Malgré un premier essai plutôt prometteur, dire que nous attendions avec impatience le nouveau Sylosis relèverait de l’énorme mensonge éhonté mais qui sait : l’écoute de ce deuxième album des Anglais nous réservera une agréable surprise ?
L’entame melodeath "Procession" aux accents thrash nous ramène directement aux sensations éprouvées au contact de "Conclusion Of An Age" et notamment les défauts que nous espérions voir gommés avec la maturité… Bien au contraire et très vite, "Edge Of The Earth" s’avère être une collection de gros riffs thrash modernes, certes accrocheurs, mais qui se perdent dans les méandres de quatorze titres sans véritable fil conducteur. Ce qui nous amène à penser que si vouloir intellectualiser sa musique, vouloir que l’album soit "vu comme une pièce unique et non une collections de chansons", une sorte d’album concept… est une démarche louable, derrière, il faut assurer ! A défaut et à l’instar du personnage central isolé, les membres de Sylosis risquent fort de se retrouver isolés dans ce labyrinthe avec leurs certitudes prétentieuses.
Pour autant, tout n’est pas à jeter dans ce "Edge Of The Earth", bien au contraire comme en témoignent l’ensorcelant instrumental "Where The Sky Ends" ou le riff hypnotique en filigrane de "Empyreal". Et c’est bien tout là tout le souci, l’album aurait gagné en intensité, en profondeur, si l’exercice de style n’avait pas été si présomptueux. Au contraire, la sensation de monotonie qui s’installe n’a de cesse de s’accroître avec le sentiment de redite en plus.
Au final, "Edge Of The Earth" n’est pas un album désagréable en soi mais s’essouffle trop rapidement. En bref, et vous l’aurez compris, Sylosis, et encore moins "Edge Of The Earth", ne révolutionneront pas le genre métal quoiqu’en dise la biographie.