Rares sont les groupes de République Tchèque à s’illustrer dans le métal progressif. Ascendancy est un de ceux avec lesquels il faudra compter désormais. Ce combo existe depuis 2009 et à déjà produit un EP qui posait les bases de ce que sera Out Of Knowhere. Le groupe se compose classiquement de cinq musiciens de talent dont une femme, Sabina Breská, aux claviers. Cette présence féminine pour adoucir les aspirations dévastatrices de quatre gaillards ? Point du tout au contraire et la demoiselle y prend part de toute sa superbe.
La belle pochette de l’album Out Of Knowhere donne une assez bonne idée de l’orientation de la musique des Tchèques, à savoir un métal progressif très moderne aux multiples sonorités électroniques et synthétiques. Le premier titre est instrumental et mélange allègrement chœurs épiques venus des profondeurs de la mythologie, et samples électros. Entrée en matière parfaitement prenante, surtout que les guitares déboulent dans la foulée sans jamais baisser de ton. Ascendancy a décidé de ne pas lever le pied tout au long de ces 50 minutes de power métal progressif, et le batteur Oldrich Sušil est le premier à appliquer cette doctrine. Le clavier est également plus que prépondérant dans cet album avec des interventions parfois à la limite du bon goût ("Last Noble Act"). On se situe entre un Evergrey bien énervé et ce qui se fait de plus puissant dans le power métal à tendance progressif. Si les mélodies sont souvent timides et reléguées au second plan par rapport à la puissance de l’ensemble, on peut prendre quelques minutes de plaisir avec des morceaux comme "Last Noble Act", le diversifié "From Captain’s Diary", ou le spatial "The Beginning" qui montre de belles qualités instrumentales et progressives.
Pour pouvoir au moins rivaliser avec les autres formations qui s’essaient à ce style, il faut savoir être original. Ceci nous permet d’en venir aux gros défauts du disque. Out Of Knowhere propose une musique hyper-technique qui ne fait aucune concession à quelque finesse que ce soit. La batterie envoie tellement à la double pédale qu’il en devient l’instrument prépondérant. Sachant cela, les autres musiciens, orgueilleux, font démonstration d’une envie de s’imposer d’autant plus. Le résultat en devient un mélange souvent indigeste de sonorités saturées qui viendra à bout des organismes les mieux préparés.
Il est regrettable que venant d’un pays quelque peu exotique par rapport à la majorité des autres formations officiants dans le même style, il n’y ait pas de référence au folklore tchèque. Pour un premier véritable album Ascendancy n’a pas choisi l’angle de l’originalité pour s’exprimer. S’il continue dans cette direction il faudra que la concurrence s’effondre pour que les Tchèques puissent briller.