"2112" est l'album annonciateur d'une suite de 6 incontournables du groupe.
Le premier titre (concept de 20 minutes), décrit un monde dirigé par des prêtres ayant bannis toute forme d'art. Dans ce contexte, un jeune homme découvre une guitare et apprend à en jouer, mettant en péril l'équilibre de cette société totalitaire.
L'ouverture, très progressive, attire l'attention sur la qualité des musiciens et notamment sur le batteur Neil Peart, impressionnant d'inventivité. "The Temples Of Syrinx" projette l'auditeur dans un univers violent entre guitare incisive, breaks survoltés et voix agressive. On note immédiatement l'efficacité du producteur Terry Brown, gage de qualité chez Rush. La suite du morceau révèlera une multitude de bonnes surprises au travers de titre comme "Présentation" et "Soliloquy" aux chorus magnifiques ou "Grand Final" repris plus tard par Dream Theater.
Le disque comporte également 2 pièces de choix : "A Passage To Bangkok" (aux sonorités asiatiques) et "Something For Nothing" représentatif de l'ensemble de l'album. On notera aussi la présence de "Tears" dont il existe une version par Dream Theater.
Cet album homogène regorge de trouvailles harmoniques et d'idées instrumentales qui feront la particularité de Rush. La basse de Geddy Lee légèrement en retrait par rapport aux albums suivants, donne le champs libre pour la guitare (aux nombreux chorus ravageurs) et la batterie exceptionnelle comme d'habitude. La personnalité des musiciens transparaît au travers de leur jeu et c'est un des points fort du groupe.
L'incontournable "2112", plus accessible qu'"Hemispheres" demeure un disque de référence dans le rock progressif. Annonciateur aboutit du style qui enfantera Dream Theater, Tiles et bien d'autres, le trio canadien ouvre la porte vers un nouvel horizon musical.