C'est fou ce que peut conférer un joli petit minois à un groupe, assez modeste qui plus est, tel que Deadend In Venice, aussi bien dans la forme, attirant à lui un public (mâle) qui sans les charmants attributs de sa chanteuse ne lui aurait sans doute jeté guère plus d'une oreille, que dans le fond, son Death-Metal ultra mélodique, ultra suédois (bien qu'il soit allemand !) et ultra rabâché se distinguant - un peu - du tout venant biberonné aux vieux In Flames et à Dark Tranquillity, grâce aux interventions d'Annabel Klein, chargée de saupoudrer d'une touche de douceur ce menu aux lourds aplats.
Vous l'aurez donc compris, tout l'intérêt de cette jeune formation et de son premier jet, See You On The Ground, réside pour l'essentiel dans ce Metal de la mort façon Göteborg, modelé dans le corset du Gothic Metal et son ambivalence vocale entre grognements de bête en rut et mélopées féminines. Voilà, ceci étant, Deadend In Venice, s'il connait par cœur son petit In Flames illustré, s'y entend pour se délester de titres aux mélodies certes éprouvées, voire franchement téléphonées ("Long Way Home"), mais tout à fait plaisantes le temps de quelques écoutes.
Avec sa petite trentaine de minutes, l'album est très (trop) court, cependant reconnaissons que l'alliage sur lequel il repose intégralement n'est pas sans charme ni efficacité. Dans une veine plus mélodique et traditionnelle que System Divide, autre formation tentant la copulation à priori improbable entre Gothic et Death Metal, les Teutons signent à l'arrivée un galop d'essai que sa bonne tenue de route ne peut cependant empêcher de caler très vite, la faute à une inventivité en friche.
De bonnes chansons ("Personnal Decay", "Dirty Little Princess", "War"...) et une chanteuse sympathique certes, ne suffisent pas à faire un grand disque, seulement un exemple de série B honnête mais qui peut difficilement passer pour autre chose que cela. Reste que les aficionados de ce Death-Metal qu'une overdose de mélodie vide de sa substance réelle, devraient se laisser séduire par la belle Annabell et trouver ce See You On The Ground bien galbé et agréable. Ce qu'il est d'ailleurs...