Fort du succès de ses derniers albums, Running Wild s'est embarqué dans une longue tournée le long de l'année 1990. Pour fêter ça, il propose un nouveau Ep 4 titres, "Wild Animal" avec 3 nouveaux titres et une puissante relecture de "Chains And Leather". Il n'y a rien de bien neuf mais la capacité du groupe à composer du bon heavy-speed métal reste intacte. C'est donc un groupe sur un petit nuage que l'on retrouve en 1991 avec "Blazon Stone", 6ème offrande à la pochette magnifique, dédié bien sur encore à la piraterie. On notera rapidement que le guitariste Majk Moti a quitté l'aventure, confirmant que Running Wild est clairement le groupe personnel de Rolf Kasparek. Ce nouvel opus suit la ligne de ses prédécesseurs. Dans une époque musicale en forte mutation, le groupe reste fidèle au heavy-speed mélodique avec une volonté qui force le respect.
Malgré tout, on sent une petite routine après 3 disques imparables. "Blazon Stone" apporte bien sur son lot de titres de heavy avec son hymne scénique habituel, mais un léger cran en dessous niveau efficacité et inspiration. A force de sortir des bombes, Running Wild a rendu son auditoire exigeant et c'est là une rançon du succès. Rien de mauvais ou d'infamant cependant, et Running Wild reste loin au dessus d'une concurrence assez faible. Helloween est dans un très mauvaise période et le reste de la scène n'est pas en meilleure forme, déjà délaissé par les médias partis vers d'autres modes.
Avec le titre "Blazon Stone", le groupe dispose d'un nouvel hymne épique au refrain et riffs mélodiques imparables. Puis avec "Little Big Horn", il nous propose un excellent titre historique tout aussi épique, bien heavy et taillé pour la scène. Running Wild propose aussi un nouvel instrumental, "Over The Rainbow", qui met la basse à l'honneur de fort belle manière et prouve que nos amis musiciens maitrisent parfaitement leurs instruments.
Après, il y a donc de solides titres de heavy-metal mélodiques, un peu moins speed que par le passé, dans l'esprit d'un Saxon, tous construit dans le même moule, de bonne qualité mais sans cette petite étincelle de génie qui faisait la différence auparavant. Mais que ça soit avec "Lonewolf" et son bon refrain, "Slavery", l'épique "White Masque" ou encore "Bloody Red Rose" et "Heads Or Tails", il y a largement de quoi se satisfaire pour n'importe quel amateur qui se respecte.
On peut donc voir "Blazon Stone" comme un album de consolidation des acquis du groupe, juste un bon cru histoire de faire plaisir à ses fans et aux amateurs du genre. Après il s'agira de voir si ce petit coup de mou est juste temporaire, le temps de relancer la machine après 10 ans de carrière, ou si le mal est plus profond et n'est pas qu'une simple transition.