Enième retour d'UFO, énième changement de guitariste... La routine quoi. Phil Mogg (chanteur et fondateur du groupe) et Pete Way, à 53 ans tous les deux, s'acharnent à maintenir en vie un groupe qui vit sur sa légende, celle des années Schenker, entre 1975 et 1978.
Imaginez-vous qu'il faut attendre le sixième morceau pour dénicher enfin une bonne chanson, "slipping away". Auparavant, on aura entendu des riffs plombés censés prouver que l'OVNI est toujours vert, et surtout que Vinnie Moore, shredder américain -seulement - quadragénaire, est bien le guitariste virtuose dont avait besoin le groupe.
Mais ce n'est pas avec des refrains aussi insipides que ceux de "when daylight goes to town", "black cold coffee" ou "swallow", qui clôt l'album, qu'on peut sauver quoi que ce soit. D'autant plus que Moore, qu'on sent laborieusement appliqué à ne surtout pas jouer qu'en vitesse, n'arrive pas à suffisamment d'élégance, comme certains de ses prédecesseurs (Atomic Tommy M, Laurence Archer ou Paul Chapman). Pourtant, le meilleur titre de "you are here" lui doit beaucoup : "Jello man", une ballade hard folk aux réminiscences 70's et même 60's. De même, sur le dernier morceau cité plus haut, son travail d'orfèvre à la guitare acoustique est vraiment mal récompensé.
Aujourd'hui, seule la voix de Mogg permet au groupe de garder un minimum d'identité. Mais avec l'âge, le leader d'UFO se recroqueville de plus en plus dans ses mediums limités. Quant à l'arrivée du fils de John Bonham à la batterie, elle est un peu à l'image de celle de Moore : il est vraiment mal employé, jouant largement en dessous de son niveau, celui du Jason Bonham Band. Et que dire de Paul Raymond, membre historique depuis 20 ans (avec des allées et venues), qu'on n'entend quasiment pas aux claviers... On espère pour lui qu'il n'a pas été payé à la note.