Kuprij réviserait-il ses ambitions à la baisse ? Sur ce nouvel album, totalement semblable aux précédents au niveau des compositions, il n'a pas embauché de section rythmique. Seules les guitares sont donc jouées par d'autres musiciens. Certes, l'équipe est impressionnante : George Bellas, Michael Romeo, Michael Harris, Jeff Kollman, Javier Leal, Roger Staffelbach, Borislav Mitic, Francesco Fareri. La plupart font d'ailleurs partie de l'écurie Lion Music qui a récupéré la quasi-totalité des shredders découverts par Shrapnel dans les années 90.
Malheureusement, les morceaux du claviériste ukrainien obligent tellement ses invités à se fondre dans un cadre récurrent ("tu passes la quatrième et tu déballes tes triples croches") qu'on peine à les différencier au fil des morceaux.
Sur ses premiers travaux, on appréciait quand même la richesse de la batterie de Jon Doman et la basse de Kevin Chown. Pour "forward and beyond", on doit se contenter de programmations. Pour ceux qui ignoreraient les obsessions de Vitalij, place au baroque et à la musique classique revisitée metal.
Ici, comme d'habitude, notre maestro slave mélange des compos ultra classisantes (Artension en instrumental si vous préférez) à des reprises metal de grands noms du patrimoine : le deuxième mouvement de la sonate "claire de lune" de Beethoven (Time will tell), la lettre à Elise (du même Ludwig), sans oublier Mozart, et même un pot-pourri intitulé "idol tribute" où il enchaîne des thèmes connus au piano solo.
Kurpij a d'ailleurs l'habitude de terminer ses albums par une pièce jouée sur grand piano censée respecter l'orthodoxie classique. Vous l'avez compris : on trouve de la vraie musique classique dans ce cd ! Dommage qu'il n'utilise pas davantage ses sonorités pures, parce que ses choix aux synthés sont parfois limite ridicules (Bontempi mon ami !).
A l'Est rien de nouveau donc pour notre "keyboard hero" mais il faut lui reconnaître un certain savoir-faire.