"Structures" est le premier album du groupe espagnol Kotebel ou, pour être précis, du multi-instrumentiste Carlos Plaza qui, outre les claviers, joue fort bien de la basse et tâte des percussions, réelles et programmées. Son projet initial, qui évoluera après le troisième disque, consiste à réaliser des albums studios sur lesquels il assurera la majeure partie de l'interprétation, se faisant aider à l'occasion par quelques musiciens. Ainsi participent à ce premier opus, le flutiste Omar Acosta et, très sporadiquement aux percussions, Adriana Plaza, la jeune sœur de Carlos, et Carlos Franco.
"Structures" est découpé en sept titres, astucieusement baptisés 'Structure 1' à 'Structure 7'. La musique que l'on y entend est à la croisée des chemins, entre progressif, rock électronique, jazz-rock et classique contemporain. Il y en a pour tous les goûts, avec le petit risque quand même que les sectateurs de chacun de ces courants musicaux ne soient déboussolés de voir leur musique de prédilection se fondre dans le même creuset que les autres tendances.
Principalement dominés par les claviers (piano, orgues et synthés), les titres enchaînent des mélodies le plus souvent mélancoliques, alternant passages calmes, voire contemplatifs, et soutenus, avec quelques instants saccadés et même franchement chaotiques. La basse rebondit de belle manière, la batterie étant le plus souvent assez discrète. La flûte quant à elle nous réserve de bien beaux moments : des trilles enlevées (Structure 3), légères comme un zéphyr (Structure 5), romantiques (final de Structure 6) ou flirtant avec l'improvisation (Structure 7), autant de passages à savourer sans modération.
Un seul titre, le curieux 'Structure 4', est chanté de façon peu convaincante par une voix masculine (Carlos Plaza ?). Ressemblant à un chant traditionnel de Noël accompagné à l'harmonium, ce morceau ne colle pas à l'atmosphère générale de l'album. Fort heureusement, c'est aussi le titre le plus court et la seule légère faute de goût de ce disque. Pour le reste, si 'Structure 1' flirte avec le rock électronique de Tangerine Dream et 'Structure 6', où virtuosité et vitesse semblent être les moteurs du titre, avec le rock démonstratif d'Emerson, Lake & Palmer, la musique de Kotebel reste personnelle. Aux cinq premiers titres, mélodieux et doux, s'opposent les deux derniers, plus chaotiques, 'Structure 7' donnant même l'impression d'une longue improvisation.
Avec ce premier album, Kotebel impose immédiatement son style. Un pari risqué mais pleinement réussi, nous offrant un album varié capable de conserver l'attention de ses auditeurs jusqu'au bout malgré un propos musical plus complexe qu'il n'y parait.