Solstice Coil est un groupe israélien fondé en 2001 autour d'un noyau dur formé de Shir Deutch (chant, guitares), Opher Vishnia (guitares) et Shai Yallin (claviers). Le groupe attend 2005 pour sortir son premier album, "A Prescription For Paper Cuts", puis 2009 pour enregistrer le second, "Natural Causes", qui n'est diffusé sur la scène internationale qu'en 2011.
Solstice Coil définit lui-même sa musique comme une combinaison d'émotions et de profondeur intellectuelle. L'émotion, c'est le plus souvent par le vecteur de la voix de Shir Deutch qu'elle nous parvient. Celui-ci possède un timbre de voix médium qui monte facilement dans les aigus, générant automatiquement une poussée d'adrénaline qui fait parcourir votre peau de frissons bien agréables. N'essayant jamais de passer en force, le chant reste délicat et raffiné même sur les riffs les plus lourds. Le côté intellectuel se retrouve dans la finesse des compositions, souvent touffues, complexes dans la simplicité, peut-être un poil trop évidentes pour jouer dans la catégorie des très grands, mais bien faites, simples, variées, intéressantes, instinctives.
Car si 'Question Irrelevant', 'Fall Schedules' et 'Recipe For Eternity' s'essayent avec bonheur aux changements de rythmes, variations d'ambiances et fioritures diverses d'écriture, l'ensemble de l'album tourne autour de compositions assez carrées, sans surprise, adoptant le format conventionnel couplets/refrain. Globalement, le rythme est soutenu et le groupe flirte régulièrement avec le métal-progressif, 'Too Many Regrets' et 'Moral Oxidation' en étant les meilleurs exemples, même s'il se renforce sur deux titres d'un quartet de cordes pour napper sa musique de douceur ('Replacing People' et 'Recipe For Eternity'). Ce sont néanmoins les guitares qui se retrouvent le plus souvent en vedette, entre riffs charnus et solos incisifs, soutenus par une belle basse bien ronde et une batterie intelligente, c'est-à-dire tapant à bon escient sans monopoliser l'espace sonore des autres instruments. Si les claviers sont un peu en retrait, ils agrémentent les mélodies de subtils contrepoints et variations, contribuant à la richesse sonore de l'album et s'autorisent parfois à quelques incursions fort réussies sur le devant de la scène ('Singalong Deathtrap', 'Replacing People').
Sans prétention, sans révolutionner le monde du néo/métal progressif auquel il appartient, "Natural Causes" permet de passer un excellent moment à écouter des titres facilement appréhendables mais bien troussés et travaillés, offrant une jolie palette entre douceur et violence.