Troisième album en 3 ans pour Dee Snider et sa bande qui ne semblent pas vouloir se calmer comme l’annonce le titre de sa nouvelle offrande à la pochette explicite. "You Can’t Stop Rock’n’Roll" est venu confirmer la réussite de "Under The Blade" et prouver que Twisted Sister savait manier à la perfection les ingrédients qui font son identité, le mélange de cette rage venue de la rue et de cette capacité à rendre tout cela accessible et commercial. "Stay Hungry" vient définitivement installer le quintet au rang de légende.
Ce nouvel opus n’a pas grand-chose de surprenant pour qui suit le groupe depuis ses débuts puisque les éléments qui le composent sont toujours les mêmes. Mais tel un alchimiste établissant ses potions avec minutie pour en tirer le meilleur, Twisted Sister dose chaque élément et le positionne au bon endroit pour un résultat à chaque fois plus imparable. Les hymnes sont encore plus irrésistibles qu’auparavant : "We’re Not Gonna Take It" et "I Wanna Rock" sont directs, festifs et révoltés et leurs vidéos ne manqueront pas de faire réagir la tristement célèbre PMRC qui poussera Dee Snider devant une commission sénatoriale. Ce dernier n’ayant pas sa langue dans sa poche, il renversera la situation pour s’en prendre à l’association et à ses méthodes intolérantes.
Et comme s’il avait anticipé cet affrontement, le combo parait encore plus agressif sur ce nouvel opus, maniant aussi bien la colère (le cinglant "Stay Hungry") que la menace ("Burn In Hell"). Que ce soit sur ce dernier ou sur le diptyque composant "Horror-Teria", Dee Snider est plus inquiétant et malsain que jamais. "Burn In Hell" avance en rampant avant de nous sauter à la gorge, alors que "Captain Howdy" est étouffant avant l’explosion guerrière de "Street Justice". Dans sa représentation, le maître de cérémonie est parfaitement secondé par la paire Ojeda / French qui se fait plaisir sur des soli se croisant ou se répondant, pendant que Mendoza maltraite sa basse et que Pero insuffle sa dynamique à l’ensemble. Et si tout cela se termine sur l’hymnique "S.M.F." qui rend hommage aux fidèles du groupe (les Sick Mother Fuckers), Twisted Sister n’aura pas oublié de se frotter avec succès à la balade avec "The Price", de nous faire part de ses peurs sur l’accrocheur "Don’t Let Me Down", et de nous redonner une bonne dose d’angoisse avec un "The Beast" aussi froid et sans pitié que le tueur dont il conte les aventures.
Si les Twisted Sister n’ont jamais commis de faux-pas jusqu’à maintenant, il faut bien admettre que ce "Stay Hungry" fait encore s’élever le niveau d’un cran pour s’imposer comme une de ces œuvres incontournables pour tout amateur de Hard-Rock et de Métal digne de ce nom.