Lors de mes différentes recherches nécessaires à la rédaction d’une chronique et, en lisant celle concernant le précédent album "Restless", j’ai cru que mon collègue avait eu ce "Golden Decadence" en main deux ans plus tôt. En effet, dans les moments de réflexions où votre serviteur griffonne ici et là ses petites annotations, il en ressort que les remarques qui valaient à son devancier peuvent être appliquées à cette livraison.
La prise de pouvoir des relents technoïdes peut charmer (l’introductif "Bull For The Ride" fort bien sympathique) mais apporte une lourdeur qui se répand comme un virus malsain. La force (et la faiblesse) de Karelia réside dans la palette très large de leur influence et leur désir de vouloir se démarquer de la concurrence par l’apport de différents styles, que ce soit le rap dans "My TV Sucks", ou une tendance hispanisante dans le final longuet de "Out For A Walk", la mayonnaise ne prend malheureusement pas et pousse à zapper rapidement les 14 compositions.
Heureusement, à ce petit jeu, ce sont 3 ballades qui sortent du lot, avec la très belle montée en puissance de "The Way Across The Hills", la tout-acoustique "Child Has Gone", ou celle bercée à la flûte/violoncelle/6 cordes acoustique, "Unbreakable Cordon", apportant pour sa part une réelle émotion. Le mid-tempo de "Rite It Wild", avec son couplet / refrain imparable et son break central d’un calme euphorisant, complète l’ensemble des compositions écartables, au sens positif du terme, au profit du restant passable, rabâché et sans grand intérêt pour l’amateur de musique métallique grandiloquente. A noter l’inévitable reprise dont Karelia semble se délecter à chaque opus. "The Show Must Go On" de qui-vous-savez a donc les honneurs (!) du combo et prouve une fois de plus que n’est pas Freddie Mercury qui veut ! Largement dispensable pour le respect de celui-ci.
Ce "Golden Decadence" fera peut-être se lever les foules teutonnes -où le groupe a un réel succès- mais nous doutons que la France se passionne et porte aux nues Karelia et son métal industriel. Malgré un réel effort louable pour sortir du lot il en ressort une banalité déconcertante qui laisse à penser que cet opus est encore un coup d’épée dans l’eau pour le combo alsacien.