Deux ans après sa première livraison, le groupe de Clive Nolan et Karl Groom revient au charbon avec ce “Through The Looking Glass” de très belle facture. Le line-up est inchangé, permettant ainsi aux musiciens de confirmer toutes les belles choses entrevues précédemment sous la houlette du claviériste qui prend en charge l'ensemble des paroles et musiques.
Le son s’est encore étoffé : les basses sont ronflantes, les guitares acérées, la batterie percutante et les claviers règnent encore en maître avec des variétés notables au niveau des sonorités. Mais l’évolution la plus remarquable se trouve sur la métalisation des compositions. En effet, les guitares sont beaucoup plus présentes que sur "Ring Of Roses", que cela soit sur les soli ou bien pour l’accompagnement général ("The Hunger" en est une preuve évidente), Clive Nolan se permettant même le luxe de ponctuer "When The World Turns To White" d’une prestation de violon méritante.
Les compositions sont assez longues, oscillant toutes autour des 7 / 8 minutes, permettant ainsi des développements plus complexes (le torturé "Half Moon Street" et son rythme obnubilant) hormis le dansant "The Waking Hour", tube en puissance mais trop long pour un éventuel succès radiophonique. De son coté, le chant de Clive a positivement évolué, lui permettant d’élargir sa palette et d’offrir plus de possibilité dans sa texture.
L’épique éponyme s’ouvre une fois de plus -c’est désormais une marque de fabrique du Lord des claviers- sur un piano, avant que la batterie ne prenne le tempo pour euphoriser la dénommée Alice (égérie du titre). C’est sur ce titre que Clive confirme ses progrès fait au chant puisqu’il utilise différents timbres de voix allant du susurrement à l’envolée vibrante. La présence d’un solo de guitare acoustique et son pendant électrique (de plus de 2 minutes) qui suit, offre une opposition de style qui forme finalement un tout respectable et puissant dans sa complexité, sans oublier des claviers virevoltants à tout va. Forcément une longue composition qui marque l’histoire du néo. De son côté, "Mindgames" est une ballade reprenant le thème de "A Matter Of Perspective" y ajoutant des chœurs soyeux et travaillés.
La version sortie en 1997 propose un titre complémentaire ("So The Music Stops") plus dans l’atmosphère de Strangers On A Train puisque que c’est en fait un duo piano/voix, le coffret "Cautionary Tales" ajoutant les démos de "Half Moon Street" et "Foreign Lands Unused".
Ce deuxième opus de la bande à Clive est aussi réussi que son prédécesseur et marque le basculement vers le son qui sera celui de "Mad As A Hatter" deux ans plus tard. C’est encore un disque recommandable que nous vous convions à vous procurer si le néo-progressif de cette période et le pédigrée des musiciens vous interpelle. Un autre must have évident !