En découvrant Glass Hammer l'année dernière par l'intermédiaire de leur album Lex Rex, annoncé par ses auteurs comme leur meilleure production depuis leurs débuts, j'avais pris une grande décision : oublier rapidement ce groupe qui me paraissait plus qu'insignifiant.
Beaucoup de formations ont tendance à prétendre que ce qu'ils viennent de faire est meilleur que tout le reste et, si cela fait partie des stratégies de vente classique, il n'en reste pas moins que cette pratique est dangereuse car elle a vite fait de refroidir le mélomane curieux. S'il ne m'avait pas été conseillé d'écouter Chronometree, jamais je n'aurais poussé ma connaissance de Glass Hammer plus loin et j'aurais évidemment eu tort. Car disons-le tout de suite, Chronometree est un bon album, même s'il ne constitue pas à mes yeux une référence.
Le premier détail qui frappe est le son : fortement typé années 70's, il est cependant de qualité et ne gâche en rien le plaisir de l'écoute.
Sur le plan des compositions, la référence qui vient le plus à l'esprit est Yes, en particulier dans le jeu de guitare à certains moments, bien que tout au long des compositions, Genesis revienne également très souvent comme autre influence principale de Glass Hammer.
Dès le premier morceau, le ton est donné avec une introduction extrêmement inspirée et très technique ne préparant pas du tout au rythme relativement tranquille qui va suivre. Le seul défaut qui pourrait en rebuter un certain nombre est certainement la voix mais rappelons que c'est chose assez courante dans le rock progressif et qu'il faut fréquemment un certain temps d'accoutumance à des voix très particulières.
Le reste de l'album est basé sur une alternance de morceaux extrêmement posés et de moments beaucoup plus forts sur lesquels un réel travail de recherche est fait. Un parfait exemple de cette imagination est justement le morceau éponyme, "Chronometree", qui est à la fois une perle rythmique (comme on en trouve chez le célèbre duo Squire/Wite) et mélodique digne des plus beaux moments de Genesis.
Enfin, on retiendra également certains passages marquants comme la beauté mélancolique de "A Perfect Carousel" ou le délire moyenâgeux du "Watching The Sky" qui clôt cet album.
Sans être le chef d'oeuvre du siècle, loin s'en faut, Chronometree est donc un album qui vaut la peine que l'on s'y attarde et pourrait aider à corriger chez certains, moi le premier, la mauvaise image que Lex Rex avait laissé de ces américains.