Troisième album des Américains de Warrant, "Dog Eat Dog" voit le jour en été 1992. Il fait suite à deux excellents disques qui ont permis au groupe de rapidement se faire un nom dans la scène heavy glam américaine aux côté de Cinderella, Poison ou encore Mötley Crüe. Pour ce nouvel album, la bande de Jani Lane va évoluer pour ne plus continuer à être vu comme un groupe d'adolescents à minettes, avec des paroles uniquement axées sur le fun et le sexe.
En effet, le quintet muscle son propos, son glam-rock devenant nettement plus heavy sur la plupart titres. De plus, il aborde des thèmes plus adultes, comme la religion, l'écologie ou la gloire. Le tout dispose aussi d'un son à décoiffer les bœufs, mitonné aux petits oignons par Michael Wagener, et cela donne un disque très varié et réjouissant, car à côté du heavy, Warrant balance quand-même quelques petites sucreries dont il a le secret. Le tout est dominé par la voix superbe d'un Jani Lane au sommet de son art, mélodique, puissant et gorgé de feeling.
Les chansons les plus heavy sont donc de belles réussites. L'album s'ouvre d'ailleurs sur deux d'entre-elles, comme pour bien faire comprendre que Warrant sait envoyer la sauce. Et avec "Machine Gun" et "Hole In My Wall", le groupe l'envoi effectivement avec classe et efficacité. Les riffs sont puissants, le chant rentre-dedans, le tout rappelant ce que peux faire Aerosmith quand il se la joue heavy. Dans le même genre, nous avons également affaire à "Inside Out" dans un style carrément heavy-métal aux limites du power. Cela surprend de prime abord, mais ça fonctionne et ça secoue de belle manière. Le duo Allen-Turner s'en donne à cœur joie aux guitares, proposant un duo redoutable et précis. Enfin, il y également "Quicksand", solide morceau de heavy-rock, au chant plus soft mais à la redoutable rythmique.
A coté, Warrant nous sort aussi des titres plus recherchés. Avec "April 2031", le groupe se la joue limite progressif, avec une belle montée en puissance, des guitares bien en évidence et des chœurs d'enfants pour un résultat qui ouvre au groupe de belles perspectives, alors que "Andy Warhol Was Right" est un superbe mid-tempo, magnifiquement chanté, et doté de superbes arrangements. Warrant frappe fort avec cette fine pépite mélodique. Enfin, le glam pur jus est toujours présent, et même s'il n'y a rien de bien original, "Hollywood", "All My Bridges Are Burning" et "Bonfire" fonctionnent bien avec cet aspect fun typique du genre. Enfin, les ballades traditionnelles ne sont pas oubliées, avec "Let It Rain" un poil trop mielleuse et commerciale, tandis le coup est mieux réussi avec "Sad Theresa", belle chanson acoustique qui permet encore à Lane de briller de mille feux.
"Dog Eat Dog" est donc un très bon troisième album qui permet à Warrant de gagner en profondeur et en diversité. Il est en tout cas un bel album de heavy-rock avec toujours ce soucis de la mélodie qui fait mouche et qui a de quoi ravir largement tous les amateurs du genre.