Le divorce est pleinement consommé entre Udo Dirkschneider et Accept en ce début 1989, quand sort "Mean Machine", deuxième album solo du célèbre brailleur germanique. Lors de la sortie de "Animal House", il restait un petit lien entre les deux de par la composition des chansons. Ici, Udo a définitivement coupé le cordon: il a changé les ¾ des musiciens qui l'accompagnent, ne gardant que Mathias Dieth et appelant l'excellent Stefan Schwarzmann à la batterie, prenant clairement les rênes de son groupe.
Ce deuxième effort est un réel effort de groupe, chaque titre étant écrit par Udo et ses deux guitaristes. De plus, notre homme s'est trouvé un logo fort et a mis son visage en pochette, comme pour mieux signifier que sa carrière solo démarre vraiment. Cela étant, Udo ne change pas de style et perpétue le style Accept, époque "Balls To The Walls", en se fichant bien des modes et autres courants musicaux en vogue. Le résultat est de grande qualité, et si Udo n'atteint pas le niveau des grands disques d'Accept, il se montre bien au-dessus des sorties actuelles de son ancien groupe.
Il nous propose un excellent heavy mélodique dominée par sa voix hors du commun, aiguisée comme un couteau. Il nous balance de très bons titres aux allures d'hymnes en puissance, avec refrains parfaits et des riffs et soli inspirés, la paire Dieth-Susemihl n'ayant pas grand-chose à envier à celle d'Accept, ainsi que des chœurs bien dans la tradition du genre. Car avec "Don't Look Back", "Lost Passion", "Mean Machine" ou "We're History" et "Painted Love", Udo nous sert des titres inspirés et redoutables d'efficacité, retrouvant une jeunesse que l'on pensait perdue. On trouve ainsi de parfaits titres de heavy germanique qui font plaisir à entendre, et avec "Mean Machine", il y a même un tube du niveau des grands titres d'Accept, complètement taillé pour la scène. De plus, avec "Sweet Little Child", Udo signe cette fois une splendide ballade. On sent que le chanteur aime ce genre de titres et il y excelle encore totalement, amenant de l'émotion et de la douceur dans son chant.
Certes, tout n'est pas encore parfait car, comme au temps d'Accept, il y a un peu de remplissage. Ces titres ne sont pas mauvais mais n'apportent pas grand-chose et suivent tranquillement un mode d'écriture bien huilé. "Catch My Fall", "Break The Rules" ou "Dirty Boys" s'écoutent mais ne marquent pas particulièrement les esprits.
Avec ce deuxième album Udo lance quand même sa carrière solo de fort belle manière, se faisant le garant d'une certaine idée du heavy-métal germanique alors que son ancien groupe a largement tourné le dos aux traditions. Amateurs de bon heavy mélodique et d'Accept, vous pouvez foncer sur ce "Mean Machine", vous ne le regretterez pas un instant.!