Si, selon les propres termes du groupe "il n'y a rien de plus merdique que d'écrire l'histoire d'un groupe qui existe depuis 2008 seulement", les suisses n'ont pourtant pas chômé pendant ces trois années puisqu'ils ont notamment tourné avec Benighted et Entombed, après avoir sorti un mini-EP, « The Crash ». Après avoir passé les quelques épreuves nécessaires à la cohésion définitive et à la mise en forme d’un groupe, Voice Of Ruin sort donc son premier album éponyme, enregistré en seulement six jours au California Studio de Genève.
Cet album s'adresse avant tout aux fans inconditionnels de métal lourd et plombé façon Deicide, Slipknot ou Dagoba. En effet, le groupe se contente de créer un refrain hurlé qui ne contient que le titre de la chanson et de balancer de gros riffs très gras sans le moindre solo, créant ainsi une sensation d’étouffement caractéristique du genre, avec des accords joués très graves qui suivent régulièrement le blast omniprésent de la double grosse caisse. La voix quant à elle peut évoquer vaguement les grandes années d’un Loudblast.
Le problème principal de ce disque vient de son aspect monolithique. Aucun titre ne sort réellement de cette masse décibelique, Voice of Ruin ayant plus misé sur une formule « rentre-dedans » que sur la subtilité. Même si ce disque a beau être relativement court (35 minutes), son écoute se fait donc épuisante tellement l’ensemble est violent. Je reste persuadé qu'une expérience « live » pourra gommer cette impression.
A vouloir être trop extrême, trop violent, trop brutal - trop tout court d'ailleurs - les suisses se retrouvent empêtrés dans une formule un peu écœurante. Voice Of Ruin signe donc un premier essai acceptable, mais mitigé. Nous ne pouvons que trop leur conseiller de proposer un contenu plus accessible et plus aéré dans leurs futures productions. Amateurs de hurlements et de sauvagerie incontrôlable, cet album est fait pour vous !