Les Franciliens de Spark Gap (quel drôle de nom !!) auront mis plus de 7 années à sortir leur premier album. Cette durée est assez surprenante lorsque l’on sait que le groupe évolue dans un univers assez proche du punk californien, style qui n’est pas toujours réputé pour sa complexité et dont la création renvoie bien plus à une exultation jubilatoire qu’à de longues séances d’introspections. Mais si le groupe possède encore quelques traces très palpables de ses influences Sum 41, on sent que, à l’image de ce qu’a réalisé Green Day sur son dernier album, il cherche à élargir son propos en dotant sa musique d’une palette un peu plus large et chamarrée de saveurs et d’émotions.
Et si les trois premiers morceaux donnent plutôt dans le Punk-Rock énergique et lumineux, par le biais de gros riffs et d’une rythmique très percutante, mais assez conventionnelle, la suite nous apporte son petit lot de surprises et de variations. Ainsi, "Truck From Hell" et surtout "March Of The Dead", un des morceaux les plus efficaces de l’album, parviennent-ils à alterner les rythmes tout en conservant une puissance appréciable. Comme le son est de très bonne qualité, le résultat s’avère convaincant. Avec "Ladies Night", le groupe délaisse l’anglais au profit du français. Si le titre est un peu décevant, notamment du fait de paroles guères concluantes, l’effort de diversification est louable.
A l’occasion de deux morceaux, l’acoustique "The Boys From Alaska" et l’excellent "The Story You Can Never Tell", Spark Gap réduit le tempo, évitant ainsi à l’album de sombrer dans la routine auditive qui est malheureusement le lot de bons nombres de disques de cet acabit ces derniers temps. Et si la majorité des titres restent dans une veine assez homogène, Spark Gap, grâce à une excellente section rythmique et à une énergie communicative, nous pond là un premier album très agréable et efficace.
Il est un peu dommage que le groupe n’ait su / voulu pousser encore plus loin sa recherche de diversification, et que de ce fait, un léger sentiment de redondance pointe parfois le bout de son nez. On sent en effet que le potentiel d’évolution est bien présent chez ce groupe à qui il ne manque vraiment pas grand-chose pour réaliser une fusion du Rock et du Punk californien qui devrait lui permettre de se doter d’une personnalité musicale propre.