Lost Sphere Project est un groupe activiste de la scène métal helvétique depuis maintenant une dizaine d'années. A l'origine, Lost Sphere Project n'était qu'un projet musical tendance "émo/électro/expérimental" (sic), qui évolua très rapidement vers des contrées musicales métal plus hardcore. Après un premier album, "Verse XXIV" paru en 2009, le groupe revient, en cette année 2011, avec son second méfait discographique : "Third Level Internal Failure".
Pour qui connaît un peu la scène métal genevoise, le style musical pratiqué par Lost Sphere Project ne surprend pas. On a ici à faire à du métal destructeur de cérumen et plus particulièrement à du deathcore inclinant parfois vers la force obscure du grindcore.
Autant dire que "Third Level Internal Failure" est un album (EP ?) relativement court avec ses presque 25 minutes pour 12 titres. Le calcul de la durée moyenne des compositions est vite faîte. Cet opus est court, peut-être même trop court pour réellement convaincre et nous laisser le temps d'entrer pleinement dans l'univers des Suisses. Le groupe genevois ne perd pas de temps avec le superficiel et n'ergote pas en vain. Voilà un album bien sympathique qui, s'il ne révolutionne pas le genre, s'écoute malgré tout avec plaisir. Cependant, force est de reconnaître qu'on est quand même assez éloigné de la maestria envoûtante d'un Napalm Death, de la force destructrice d'un The Red Chord ou de la folie contagieuse d'un Wormrot par exemple.
De "Third Level Internal Failure" se dégage le côté honnête et artisanal du façonnage passionné et bien fait. Mais au final, il faut bien admettre que l'on n'en retient pas grand chose si ce n'est ce titre final aux antipodes du reste du disque : "Ceteceans Rippers (velociraptor Remix)". Ce titre électro, sous forme de délire, s'avère paradoxalement la composition la plus intéressante de ce petit opus. A se demander si Lost Sphere Project ne gagnerait pas plus musicalement à se faire connaître en se réorientant vers un métal plus électro à la manière d'un récent Illdisposed ?