Sans doute un peu oublié aujourd’hui, cet album publié en 1982 par celle qui est alors la femme de Jonathan Cain (Journey) et accessoirement fille de l'acteur Doug McClure, est pourtant une réussite de bout en bout et très certainement une des pépites de l’AOR des années 80. Bien entendu, des mauvaises langues argueront qu’il n’a pas très bien vieilli. Peut-être mais moins que d’autres, c’est une évidence. Cette qualité, il la doit à deux facteurs.
Tout d’abord, à la voix puissante de la (jolie, ce qui ne gâte rien) demoiselle, laquelle n’a pas à rougir face à des pointures telles que Doro, Lee Aaron ou plus proche de son style, de Pat Benatar. Deuxièmement, à une écriture absolument parfaite, due le plus souvent à monsieur Cain (qui s‘est aussi chargé de la production avec Keith Olson, de parties de synthés et du chant sur "Almost And Night"), explique également la belle tenue de ce disque.
Toutes les chansons sont des hits instantanés. Rehaussées de claviers gourmands, elles s’enchaînent les unes aux autres sans le moindre temps morts. "Temptation" et ses harmonies vocales séduisantes, "Danger Zone" et son refrain qui laisse de profonds résidus dans la mémoire, la ballade "My Time To Fly", un petit bijou de grâce et de charme, le plus enlevé "Crazy Eyes", "Holdin’ On" où la belle se montre éclatante, bien aidée par des instrumentations aux petits oignons, "Vertigo", lui aussi illuminé par un très bon refrain, de même que "Suspicious Eyes", forment une collection à laquelle il semble bien difficile de résister. Rien, vraiment rien à jeter. Citons pour faire bonne mesure, les intervention le temps de trois morceaux, du guitariste de Journey, Neal Schon. Forcément !
On pourra toujours penser que Tane Cain doit tout à son mari et à son carnet d’adresse, sans lesquels, elle n’aurait certainement pas pu offrir un essai d’une telle qualité. Mais ce n’est pas une raison pour bouder son plaisir. A (re) découvrir donc en regrettant que la belle n'ait pas poursuivi une carrière qui s'annonçait prometteuse...