Les britanniques de Aliases nous proposent là leur premier mini album dont la qualité principale réside dans sa faible durée. Huit titres, c’est parfois plus qu’il n’en faut pour souffrir d’overdose musicale. Et comme le groupe avec ce "Safer Than Reality" semble s’ingénier à rendre ses compositions alternativement fades ou irritantes, nous ne pouvons que louer leur volonté d'avoir été très concis (sur les 8 morceaux présentés, 2 font moins de 80 secondes !).
Non pas que ce disque soit totalement mauvais, mais il semble avoir été réalisé dans l’urgence, sans que le groupe n’ait passé beaucoup de temps à se pencher sur la meilleure manière de juxtaposer et d’équilibrer les différents éléments proposés ici. Et comme la structure des morceaux est volontairement complexe, les approximations ne pardonnent pas.
Ainsi, si le mur de guitare est globalement assez intéressant et range le groupe dans un style de Rock Noisy, auquel est incorporé nombres de changements de rythmes et de sonorités modernes, le résultat peine à s’imposer. Le second gros défaut est à rechercher au niveau de vocaux par trop linéaires, aussi bien dans leur expression que dans leur production. Si le chanteur Jay Berast à tendance à beugler de manière un peu trop uniforme et systématique, son chant est de surcroit un peu noyé par la production et peine à se singulariser de la masse des guitares et de la rythmique. Mais au-delà de ces deux gros soucis, les autres éléments présentés sur ce disque tiennent la route. Il en va ainsi de la batterie qui multiplie les variations de tempo, suivi en cela par les guitares.
Les musiciens dosent convenablement le côté direct de leur expression avec une créativité attachante. Les compositions comportent même quelques aspects catchy.
Ainsi dans "All That Glitters Is Gold", certains passages sont très bien maîtrisés en terme de chant et apportent une ambiance quelque peu hypnotique assez réussie, alors que "Sirens", n’est pas loin de nous faire décoller et de nous emporter par son énergie. Mais à côté de cela, que penser d'un "Refraction" totalement inutile ?
Au final, faute de cohésion, l’ensemble ne tient pas durablement la route et l’album s’avère assez rapidement pénible et stérile. Stérile car incapable de nous faire partager la moindre émotion en dehors de "The Beginning Has No End", un très court instrumental interprété au piano. Au regard de ce premier album, il reste à Aliases beaucoup de chemin à parcourir, et surtout beaucoup de maturité à acquérir avant de prétendre pouvoir nous convaincre.