Kaktus Project est un projet Français avec à sa tête un certain Sylvain Rouvière. Au bout d’un processus de création de plusieurs années voici que naît "Superstition" le premier bébé issu d’un incroyable rassemblement de talents à l’image de la grandiloquence hollandaise de AA Lucassen avec toutefois une touche latine bien prononcée.
Sylvain Rouvière est un guitariste qui sait aussi se mettre à la basse, aux claviers ainsi que saisir le micro. Autour de lui se satellise donc un nombre important d’intervenants - le détail se trouve en dessous de cette chronique - de qualité. Vous trouverez notamment Amanda Sommerville qui vient pousser la chansonnette acompagnée au violon sur la très belle ballade "My Tears".
Les ballades, justement, sont au nombre de 2 –"Tonight" étant la deuxième, portée par Réjane Soulard pour un courant d’émotions ravageur - et sont judicieusement positionnées pour apporter quelques moments plus feutrés au milieu de déferlantes sonores. Car c’est bien du lourd, du costaud qui représente la majorité des compositions se situant entre du heavy métal léger et du hard rock chargé en adrénaline avec même une petite incursion vers l’AOR ("Cold In The Night" et ses enchaînements couplets/refrain bien léchés).
Les titres sont d'une durée conventionnelle – aux alentours des 3/4 minutes - et ont chacun droit à leur petit solo de 6 cordes. Les voix masculines empreintent largement les intonations du gosier de Bruce Dickinson (dont le groupe est un des préférés du maître de cérémonie…et cela s’entend), les speedés "Above The Flames", "Superstition", "Possession" et "My Resurection" trouvent une réponse dans les lourds et pesants "The sadness" et "I’m Living My Death" afin de donner une cohérence permanente à l’opus. Et s’il ne fallait qu’un titre pour résumer "Superstition", "Farewell" serait celui-ci avec l’utilisation subtile de la double pédale, la rythmique soutenue et les nombreux et courts soli techniques - mais non rébarbatifs.
La reprise de "Bohemian Rhapsody" se trouve être assez fidèle à l’originale – tout en apportant une touche personnelle notable sur le traitement de la partition de la basse - et prouve que le personnage central du projet a aussi du talent derrière le micro même si Freddie Mercury est intouchable. Un bel hommage.
Souvent, dans ce type de démarche, le porteur du projet paraît dépassé par les événements et peine à donner une consistance (Lucassen a eu droit a ce type d’errance dans quelque uns de ces projets). Ici, Sylvain Rouvière a bien fait mûrir son projet et a sorti un opus pétri de bonnes choses. Une galette qui n'est pas loin d'être prise comme référence dans cette catégorie, même s'il manque peut être un concept ou une ligne directrice, et qui n’attend qu’une suite pour le plaisir de nos oreilles.