ARTISTE:

FAREWELL POETRY

(FRANCE)
TITRE:

HOPING FOR THE INVISIBLE TO IGNITE

(2011)
LABEL:

AUTRE LABEL

GENRE:

POST ROCK

TAGS:
Expérimental, Intimiste, Planant
""
CORTO1809 (26.08.2011)  
4/5
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Farewell Poetry n'est pas un groupe au sens propre du terme, mais plutôt un ensemble d'individualités touche-à-tout issues de la scène indépendante parisienne et regroupées autour du multi-instrumentiste Frédéric D. Oberland et de la poétesse et réalisatrice Jayne Amara Ross à l'origine de ce concept. Projet à la fois cinématographique, musical et poétique, seules les deux dernières dimensions sont restituées sur le CD, la troisième pouvant être appréciée soit sur la version DVD, soit plus simplement en concert. Cependant la musique de Farewell Poetry possède en elle une force de suggestion telle que l'absence d'images projetées est facilement comblée par celles générées par l'imagination de chacun.

"Hoping For The Invisible To Ignite" est un album relativement court, ne comprenant que quatre titres. Le premier, 'As True As Troilus', proche des vingt minutes, plonge immédiatement l'auditeur dans une atmosphère envoutante engendrée par une lente montée en puissance de la musique et surtout par la voix de Jayne Amara Ross. Celle-ci ne chante pas mais déclame (encore que le mot soit fort) un poème sombre d'un débit monocorde, mais que la monotonie fataliste rend paradoxalement poignant, tant elle semble porter en elle toute la misère du monde. La narration s'interrompt au bout de dix minutes (!) pour laisser place à une musique languide faite de notes qui rebondissent doucement, dans un style plus commun au post-rock, mais qui va évoluer vers une totale déstructuration. Les sons s'étirent, se saturent, les instruments ne jouent plus en rythme, une trompette claironne quelques notes au hasard, une voix d'homme, trafiquée, comme si elle parlait au travers d'un masque à oxygène, prononce inlassablement les mêmes mots inaudibles. L'ensemble donne l'impression d'un immense capharnaüm, une sorte d'apocalypse, de folie de fin de monde, avant de laisser la voix masculine à sa solitude.

Les deux morceaux suivants sont deux parties d'un même titre, "All In The Full, Indomptable Light Of Hope", dont la césure passe inaperçue. L'entame de la première partie est faite de sons étirés, enregistrés très bas, presque inaudibles, angoissants, lugubres et dépouillés, rappelant les premiers Klaus Schulze. Quelques sons stridents et discordants s'invitent pendant que les notes étirées prennent de l'ampleur, puis un violon vient mêler des notes tristes, introduisant de nouveau la voix de Jayne Amara Ross pour la lecture d'un nouveau poème, avant que la musique ne meurt au son d'un violoncelle. C'est doux, beau et triste, une impression d'immobilité flotte dans l'air. La seconde partie reprend aussi doucement que la première s'est éteinte. Une basse résonne, une guitare vibre, des notes cristallines perlent d'un clavier, l'ambiance est plus sereine. Des percussions renforcent la mélodie de leur rythme régulier. La musique vit et avance en douceur et nous conduit insensiblement d'un silence à peine troublé par l'écho d'une note à une mélodie hypnotique qui va crescendo. La batterie se fait très présente tandis que tous les autres instruments jouent le même thème de plus en plus fortissimo sur un tempo lent, avant d'atteindre leur paroxysme sur un dernier coup de batterie. La voix reprend alors son monologue sur des lambeaux de sons anémiques.
Le très court "In Dreams Airlifted Out" ferme l'album : un glas sonne, un piano joue sobrement une mélodie très fine et agréable qui se voit rapidement parasitée par des sons rappés et des voix féminines fantomatiques. Onirique et dépouillé !

C'est certain, "Hoping For The Invisible To Ignite" est un concept original qui ne recueillera pas l'adhésion d'un large public, et ses créateurs ne s'attendent probablement pas à une reconnaissance universelle. Mais ceux qui aiment les expériences sensorielles qui sortent des sentiers battus se doivent d'accorder leur attention à ce disque. Pour peu qu'ils soient réglés sur la même fréquence que Farewell Poetry, ils découvriront avec extase un album à la poésie à fleur de peau, faisant preuve tout à la fois d'une grande sensibilité et d'une force surprenante.


Plus d'information sur http://www.farewell-poetry.com/





LISTE DES PISTES:
01. As True As Troilus – 19:48
02. All In The Full, Indomptable Light Of Hope – Part I – 06:16
03. All In The Full, Indomptable Light Of Hope – Part Ii – 10:46
04. In Dreams Airlifted Out – 03:31

FORMATION:
Christelle Lassort: Violon
Colin Johnco: Machines
Dave Olliffe: Guitares
Eat Gas: Guitares / Basse / Flûte octaviante, Barytone, Glockenspiel, Pin Piano
Frédéric D. Oberland : Guitares / Claviers / Autoharpe, Boîte à Musique, Verre en Cristal, Enregistrements Extérieurs
Gaspar Claus: Violoncelle
Jayne Amara Ross: Lecture de poèmes, Magnétophone
Stanislas Grimbert: Batterie / Percussions, Glockenspiel
Uspudo: Trompette
   
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