Zen Rock And Roll: derrière ce drôle de nom se cache en fait un seul homme, le multi-instrumentiste Jonathan Saunders, déjà auteur de deux disques parus respectivement en 2002 et 2004. Si ces productions baignaient dans le rock progressif des années 70, tendance Genesis, Yes ou encore Camel, le nouvel opus baptisé "Undone" ressemble plutôt à un mix entre un rock grand public façon Toto et Kansas, et de la variété américaine popisante à la Billy Joël.
Encore que cette définition ne s'applique pas au long instrumental 'Concerto For The Original Sinners' sur lequel nous reviendrons. Mais les six autres titres ont un au format et des sonorités FM, du pop-rock et guilleret 'All In The Dark' au romantique 'Lament', en passant par le sucré 'At The First Glance' ou l'enlevé 'Undone'. C'est bien fait, sympathique, le chant est agréable, les mélodies faciles à mémoriser, mais malheureusement les chansons s'oublient aussi facilement qu'elles s'écoutent. Seule 'Antiquated Love Song' intrigue un peu par son côté désuet rappelant les films d'amour américains des années 50.
'Concerto For The Original Sinners', longue pièce de près de quinze minutes, rappelle elle-aussi à certains moments le cinéma américain. Le titre alterne moments mélodiques et passages plus expérimentaux. Ces derniers, peuplés de synthétiseurs stridents ou lancinants et de bruits divers, rappellent sporadiquement dans leurs meilleurs moments Tangerine Dream et dans les pires le générique des Envahisseurs. Les passages mélodiques semblent quant à eux tout droit tirés d'un film, le genre de thèmes accompagnant les déclarations patriotiques et les morceaux de bravoure des films américains (lorsque le héros meurt stoïquement ou que deux amants se séparent dignement) pour les instants les plus solennels, ou ceux d'un road-movie à la découverte de grands espaces lorsque la musique devient plus orchestrale et enlevée. Le morceau traine en longueur et la juxtaposition des deux univers s'avère artificielle et peu judicieuse. Par ailleurs, le titre lui-même semble incongru et sans rapport avec le reste de l'album.
Le fait que cet album dense, riche en instruments, bien joué, bien chanté, bien produit, soit le fruit d'un seul artiste, amateur de surcroit, force le respect. Cela ne suffit pourtant pas à en faire un grand disque, tant les mélodies semblent avoir été entendues déjà mille fois. Sympathique mais trop conventionnel.