D’apparence, on pourrait s’attendre avec Ichor à un énième groupe de death-metal made in USA… Il n’en est rien! Avec ce deuxième album, le groupe nous confirme que la scène metal allemande ne brille que par la poignée de bons groupes qui sortent de leurs studios chaque année. Car les Allemands reviennent plus surs d’eux que jamais, avec un album en béton armé du nom de Benthic Horizon.
Ichor, c’est avant tout un death-métal « passe partout », sans chichi ni pleurnichements, brutal et sec, comme beaucoup l’aiment ! Mais les allemands ont su avec ce Benthic Horizon se montrer précis et subtiles. L’effet stéréo donne aux deux guitares (déjà omniprésentes) l’impression d’une communication significative, comme sur le très bon titre d’ouverture, Barotrauma. La délicieuse production claire et précise rend cet écrasement sonore très digeste.
D’excellents titres tels The Wreckage et More Victims permettent au groupe de s’essayer à des constructions à la limite du progressif. Les structures torturées et escarpées, auxquelles peu de groupe se sont abandonnés, dans des titres comme The Gorgon ou The Depth Within confirment non seulement un certain amour de la prise de risque, mais également un désir viscéral de s’extirper de la masse.
Mais Ichor sait aussi se montrer destructeur et sans pitié, l’essentiel de l’album étant un métal lourd et violent à la Behemoth, le tout noyé dans des blasts énergétiques et une voix des plus imposantes. On appréciera également la personnalité maléfique de quasiment chaque titres (« Conquest Of Darkness ») et leurs ambiances pesantes. Même si un morceau comme « Possesor of Soil » peut être pointé du doigt pour sa facilité et sa simplicité d’exécution, Benthic Horizon reste un déluge de décibels qui en satisfera plus d’un !
Pour avoir su paradoxalement se montrer brutal et précis, extrême et délicat ou encore original sans l'être vraiment, Ichor et son Benthic Horizon méritent largement les honneurs. Avec (quand même) 40 minutes au compteur, l’ensemble parait presque trop court, ce qui fera sans doute des frustrés ! On en redemande et il est à parier que nos allemands vont revenir assez vite. Une réussite, une vraie… ni plus, ni moins !