Après un premier album très prometteur, Galaad nous revient avec "Vae Victis". L'énorme potentiel du groupe laisse présager du meilleur et nous verrons que le manque de maturité qui faisait défaut sur "Premier février" n'a plus cours aujourd'hui. Si par le passé certains titres péchaient par manque de fluidité, une production moyenne ou des lourdeurs de composition, dès les premières notes tous ces doutes sont balayés.
'L'Epistolier' ouvre le bal avec une puissance ethno-progressive décapante. Les textes et le chant énergiques finissent de nous mettre à terre. Pour couronner le tout, une production à la hauteur et des musiciens exemplaires nous font la démonstration que le rock progressif peut être moderne, revendicatif et technique. Avec le titre 'Seul', le groupe persiste et signe, éradiquant les derniers doutes sur sa suprématie franco-progressive. En deux disques, ils deviennent une référence que l'on pourrait citer aux côtés de Ange.
Il est inutile de décrire les morceaux un par un car la démonstration doit être musicale et lyrique. L'auditeur comprendra mieux en écoutant des titres comme 'A Chacun Sa Cible', 'Une Rose Noire', 'Les Ondes' ou 'La Loi De Brenn', compositions exceptionnelles nous délivrant ce que le rock français peut faire de mieux : originalité, émotion, mélodie.
Cet album resté dans l'ombre mérite de passer à la postérité. Galaad nous assène ici sa dernière salve musicale car il s'est dissous faute de popularité. La brièveté de sa carrière nous laisse cet orphelin, "Vae Victis", que nous nous devons d'élever au plus haut rang... A la place qui lui est due, là où les nuages sont des mers de coton, tout près du soleil, et pas si loin des Ange(s).