Du déterminisme géographique dans le metal. Le fait que Psycho, horde encore inconnue qui ne le restera peut-être plus très longtemps, ait vu la nuit à Singapour constitue un indice précieux quant à sa teneur musicale. Ainsi, à l’instar de la plupart des groupes en provenance d’extrême Orient, ces jeunes énervés ne font pas dans la dentelle ni dans le point de croix.
Se réclamant du Thrash Metal le plus crado, du Death le plus zombiesque et du Black le plus punk, ils vidangent avec Pain Addict Pigs une coulée fiévreuse et evil comme on l’aime, façon Venom, Toxic Holocaust et j’en passe. Il paraît que c’est une accorte ( ?) demoiselle, penny Torture, qui gueule dans le micro comme un cochon en rut, il va sans dire que cela ne s’entend absolument pas. Mais ce n’est pas trop grave et ajoute tout de même une valeur ajoutée à ce projet qui a eu la chance de signer chez le respectable Moribund.
Après avoir lu ces quelques lignes, vous devez – normalement – cerner le décor sentant bon la barbaque et le stupre. Pourtant, malgré ses attributs à faire peur les mamies, Psycho se révèle à l’arrivée bien plus mélodique et accessible que ce que son image et ce que le label voudraient nous faire croire. Alors bien entendu, cette petite dizaine de perles poétiques et romantiques ne prennent pas toujours des gants pour exécuter un fist fucking furieux ("Lords Of Slaughter", par exemple), mais en privilégiant souvent les mid-tempo plombés ("Pain Addict Pigs"), les saillies bien grasses ("Revenge Of The Raging Whore") et les hommages au bon vieux Heavy Metal des familles, comme en témoigne "Mater Lacrymarum.. Mother Of Tears" où la chanteuse se permet, non sans un certain talent, de singer le grand Rob Halford, un Halford qui, soit dit en passant, aurait copuler avec Bobby « Blitz » Hellsworth (Overkill), Psycho ne se montre pas si méchant que cela. Ce n’est pas une critique (juste un fait), bien au contraire car ce parti-pris artistique plus baveux que supersonique permet aux Singapouriens de tirer leur épingle du jeu.
Pas très ambitieux sans doute, Pain Addict Pigs est donc à prendre pour ce qu’il est, un hommage au metal evil des années 80 avec en sus cette petite touche gore biberonnée aux séries Z décidément très à la mode désormais, tout à fait sympathique. Bref, une bonne pioche…