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Un mot pour commencer sur le remarquable travail abattu par Denovali, label aussi passionné que précieux, dont les éditions vinyles, luxueuses et soignées, tiennent de la pièce de collection. Le split unissant Majeure et Sankt Otten ne déroge pas à la règle avec son format en double gatefold et son disque de couleur bleue.
Mais une petite présentation s'impose peut-être, ces deux entités ne vous évoquant sans doute pas grande chose. Face A : Majeure soit un des side-projets avec Maserati de Anthony Paterra, l'une des têtes pensantes de Zombi qui - quelle surprise ! - ne braconnue ici pas très loin du terrain de jeu de son principal port d'attache, en plus bizarre peut-être. Face B : Sankt Otten, duo allemand et fils spirituel de Klaus Schulze. On navigue donc dans les deux cas dans les marées du Rock planant électronique instrumental et dont la complémentarité commande de parler plus justement de collaboration plutôt que d'un simple split.
Majeure propose trois pistes, bancales parfois ("Moonbow", un peu monotone), étrange ("Aleph Institute" au maillage spatial inquiétant qui dérive dans un trou noir sans fin), hypnotique toujours ("The Traveler", la pièce où se lit le plus l'influence de Zombi) qui ne devraient pas décevoir, en dépit de son caractère inégal, ceux qui suivent le musicien resté bloqué dans les années 70 et 80.
Par contre Sankt Otten est une découverte. Ayant fait l'impasse sur une première exploration à la réussite mitigée semble-t-il, Morgen Wieder Lustig, c'est un talent certain qui se dévoile dans nos oreilles. Tout en progression et en grappes sombres d'une beauté irréelle, ces titres nous emporte très haut vers des sphères insaisissables, témoin ce "Es Ist Nicht Alles Gott Was Glänzt", longue et lancinante pulsation stratosphérique qui justifie à elle seule l'acquisition de l'objet. Les Allemands y dessinent un univers teinté de mystère aux confins du fantastique et varié dans son expression d'une musique dont le caractère synthétique n'étouffe jamais des traits plutôt lumineux , entre les effluves post rock de "Ich Beantrage Die Unsterblichkeit", les oscillations que ne renierait pas l'occupant de la face A ("Mit Offenen Augen") et une conclusion feutrée aux couleurs du rêve mandarine ("Der Sonne Entgegen").
En définitive, cette union peut se résumer par une confirmation (Majeure et le talent intact de Paterra) et une trouvaille (Sankt Otten) cependant que les deux intervenants esquissent avec intelligence un ensemble homogène qui peut s'appréhender comme une oeuvre à part entière et ce bien, que notre préférence aille tout de même vers le projet de l'Américain malgré ses maladresses et nonobstant la participation des Allemands qui nous incitera à nous intéresser à eux et à leur nouvelle (déjà) offrande, Gottes Synthetizer...
Plus d'information sur
http://www.sanktotten.de/
LISTE DES PISTES:
01. Moonbow - 03:23 02. The Traveler - 07:46 03. Aleph Institute - 06:28 04. Es Ist Nicht Alles Gott Was Glänzt - 09:57 05. Ich beantrage die Unsterblichkeit - 03:25 06. Mit Offenen Augen - 03:56 07. Der Sonne Entgegen - 03:57
FORMATION:
A.E. Paterra (Majeure): Claviers Oliver Klemm: Guitares / Basse / Claviers Stephan Otten (Sankt Otten): Claviers / Batterie
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