Bien qu'il ne soit que peu connu, Abacus n'a rien d'un groupe récent puisque sa création remonte à 1971. Mais son histoire est ponctuée de dissolutions (1976 et 1983) et de reformations (1980 et 2001), ne générant qu'une petite discographie puisque Destiny n'est que le septième opus original de la formation allemande.
L'album n'est composé que de six titres affichant des durées comprises entre 6'53 et 13'21 qui semblent être un bon compromis entre le formatage radio et les longs développements épiques chers au rock progressif. La première piste, "When I depart", donne d'entrée une bonne idée de la tonalité globale de l'album avec son chant proche de celui d'A.C.T. et ses envolées de synthés et de guitares riches et flamboyantes qui se rapprochent de l'AOR ou du Rock FM, légèrement teinté de Rock Néo-progressif à tendance symphonique. Tout cela n'a rien de bien original, mais le mélange est bien dosé, brillamment interprété et servi par une production efficace très dynamique.
Si l'on exclut "One More Embrace" dont un des thèmes musicaux fait furieusement penser au "We Are The World" de USA For Africa, tous les titres exploitent la même abondance musicale en hésitant entre des inspirations puisées aussi bien dans le rock des 70's, genre Procol Harum, que dans celui des 80's, pas loin du son Kansas, voire des 90's avec cette impression générale d'entendre un nouvel album d'A.C.T.. Dans ce contexte, les deux dernières compositions "The Light" et "The Fight" sont les plus progressives et, avec "When I depart", sans doute les plus intéressantes.
Sans rien révolutionner, ce Destiny est un album agréable à écouter si on aime le symphonisme prétentieux. La musique d'Abacus est tonique et les compositions bien ficelées. De quoi vous donner la pèche, ce qui n'est pas désagréable en ces temps où règne la morosité liée à "La Crise".