Après plusieurs années assez peu actives car uniquement animées par un premier opuscule en 2007 (Oaken Path Of Grief) et un modeste split partagé avec le plus obscur encore Mortuus Caelum, gravé peu après, Hrizg paraît maintenant vouloir rattraper le temps perdu, comme l’illustre la frénésie qui habite désormais le misanthrope à l’origine de ce projet auquel il a donné son (sur)nom. Un second méfait, Anthems To Decrepitude, à peine vomi du four voilà que Inferno vient enrichir une discographie jusqu’à présent assez morne.
Alors certes, il ne s’agit que d’un simple EP agglomérant cinq pistes en un peu plus de 26 minutes mais celui-ci témoigne d’une fécondité (peut-être) enfin acquise. Inconnu en dehors de sa cage d’escalier, le dénommé Hrizg nous vient d’Espagne, terre peu notable en matière d’art noir, et ceux – les plus nombreux – qui le découvriront avec Inferno, qui poursuit l’association scellée par son prédécesseur avec le label Moribund, croiseront un Black Metal des plus conventionnels se réclamant des Grands Anciens norvégiens auxquels il n’arrive pas à le cheville, ni même aux pieds (de bouc). Ayant perdu en route une bonne partie de sa croûte polluée, on le préférait finalement à ses débuts où son art résonnait avec plus de froideur.
Néanmoins, l’essai suit une courbe ascendante, démarrant avec le rapide "The Awakening, à l’intérêt limité, commence à attirer l’attention de l’auditeur chevronné, à partir de "Shadowshield" et donne vraiment envie de s’intéresser à son auteur avec "Ars Gotia" et plus encore la longue macération terminale, "Conqueror Of This Wooden Abyss", qu’ouvrent des arpèges champêtres et le son de la pluie, laquelle a raison de faire primer le sens des atmosphères sur la vélocité à tout prix, registre où l’Espagnol a tendance à pâtiner et à noyer une inspiration de toute façon des plus modestes.
Malgré la sympathie que l’on peut nourrir – à raison – pour le label américain, ce dernier tente – ceci dit, il n’est pas le seul – de nous faire passer des vessies pour des lanternes, comprendre nous vendre de petits artisans du Metal noir, au demeurant non sans certaines qualités comme de talentueux prêtres des ténèbres. On ne peut pas gagner à tous les coups comme on ne peut pas tomber sur un Leviathan ou un Moon à chaque coin de rue…