Alors que nous avions laissé le cas Arkan en suspens sur quelle serait l’orientation musicale prise dans le futur, quatre ans après "Hillal", nos questions trouvent une partie de la réponse rien qu’à la lecture du line-up avec l’intronisation officielle de Sarah Layssac quelques mois après son départ de The Outburst.
Et les premières notes de "Origins" confirment l’évolution entrevue sur scène aux côtés d’Orphaned Land. Le death metal sur lequel se posait délicatement des arrangements orientaux laissent place à un death metal oriental clairement assumé et homogène. Si la nuance peut paraître subtile, le résultat est pourtant bien audible. La cohérence de cette alliance apparemment contre-nature est indiscutable, que ce soit dans l’alternance des growls abyssaux de Florent Jannier avec les envolées lyriques enchanteresses de Sarah Layssac, que celle du death progressif et de la musique traditionnelle issue du Maghreb. Le monumental "Inner Slave" continue de convaincre l’auditeur dans cette démarche plus que jamais homogène et mature avec comme point d’orgue ce blast énorme en plein milieu du titre.
Si le parallèle avec Orphaned Land est incontournable, il est pleinement assumé, à tel point que Kobi Farhi est invité sur la pièce maîtresse de cet opus, "Deus Vult". La présence du leader charismatique d’Orphaned Land ouvre un horizon vocal -en l’occurrence masculin clair- qui s’était obturé suite au départ d’Abderrahmane Abdellahoum.
Les treize titres qui composent "Salam" s’enchaînent sans aucun temps mort. Mieux, Arkan évite l’écueil dans lequel tombe souvent son grand frère israélien en évitant le piège des plages de remplissage. "Salam" est un conte des mille et une nuits concis qui tiendra éveillé du début à la fin le petit métalleux qui sommeille en vous.
Si "Salam" est une indéniable réussite, Arkan risque malgré tout de s’attirer les foudres d’une minorité qui lui reprochera un certain manque d’originalité et donc d’identité. En ce qui nous concerne, nous préférerons faire abstraction de ces comparaisons certes justifiées, en ne boudant pas notre plaisir au contact de ce deuxième opus qui fond dans nos ruches à miel tel un délicieux loukoum…