En cette année 2011, les pillonneurs de Warbringer sont enfin de retour avec leur troisième opus, "Worlds Torn Asunder". Et tout thrasheur qui se respecte ne peut que se réjouir d'une nouvelle offrande musicale de ces Californiens. Après un premier album de jeunesse qui avait confondu vitesse et précipitation et un second qui dénotait d'une évolution naturelle vers une plus grande maturité musicale, on ne pouvait que s'attendre, de la part de Warbringer, à un prochain effort discographique encore meilleur que les précédents.
Et c'est en effet le cas et même au-delà de nos espérances ! Produit par Steve Evetts (The Dillinger Escape, Symphony X, Sepultura), ce "Worlds Torn Asunder" apporte enfin son lot de compositions thrashement fortes. De celles qui resteront d'immuables classiques du groupe. L'album débute vraiment très fort avec un quator de compositions réellement et redoutablement accrocheur. Il y a d'abord ce "Living Weapon", torpille musicale qui va assurément faire un massacre en concert, suivi d'un "Shattered Like Glass" à la basse pachydermique et aux petites effluves slayerienne. S'ensuit ce qui demeure sans doute le titre phare de l'album, "Wake Up... Destroy", composition très exodusienne dans l'âme, qui possède indéniablement tous les ingrédients de ce qui fait un grand titre de thrash made in California. Ensuite, il y a ce "Future Ages Gone" aux mélodies redoutables et aux riffs assassins.
Suite à cette entame pulvérisante, et même si le tout reste d'une grande qualité d'écriture, chaque titre possédant en effet le petit truc en plus qui fait les grands albums, Warbringer alterne néanmoins les compositions un peu plus anecdotiques et les véritables petites tueries auditives.
Pour les morceaux un léger cran en dessous, citons "Savagery" au début rappelant quelque peu "Mandatory Suicide" de Slayer, le tonitruant "Treacherous Tongue" aux soli de guitare acérés ou l'instrumental "Behind The Veils Of Night", dispensable et sans doute mal placé en avant-dernière position. En ce qui concerne les petites merveilles thrash, il y a ce long "Echoes From The Void" à la courte intro acoustique et aux breaks remarquables, l'ultra rapide "Enemies Of State" aux breaks mélodiques et au solo de guitare renversants, et enfin, le long "Demonic Ecstasy" qui finit de mettre l'auditeur à genou par un feu d'artifice thrash du plus bel effet même si son bouquet final se situe en plein milieu.
Vous l'aurez compris, avec ce "Worlds Torn Asunder", Warbringer frappe extrêmement fort. Les Californiens, en constante progression sur l'écriture, nous assènent là vraisemblablement l'album de leur consécration. Avec un tel disque, nul doute que Warbringer vient de prendre la tête de cette nouvelle vague de thrash old school en plaçant la barre très haut. On peut même penser, sans risque de se tromper, qu'on tient là à coup sûr un futur classique du genre. Thrash' til Death.