DESOLATE SHRINE: Tenebrous Towers (DEATH METAL) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Desolate Shrine est un nom qui ne vous dit rien ? C’est normal puisque les Finlandais, sur lesquels on ne sait presque rien, n’ont vu la nuit que l’an dernier et que Tenebrous Towers constitue leur première excavation qu’aucune démo ou split quelconque n’ont préparé, ce qui reste somme toute assez rare dans le genre auquel ils sont affiliés (Death Metal). Gageons toutefois, qu’inconnus à vos oreilles, ils ne le demeureront plus guère, tant ce galop d’essai impressionne tout du long par sa maîtrise qui étonne – agréablement – de la part d’un jeune pousse dont il paraît incroyable qu’il n’en est encore qu’à ses premiers balbutiements.

De fait, on ose à peine imaginer ce que celui-ci pourra nous offrir, la maturé une fois venue car Tenebrous Towers est un album tout bonnement effrayant qui fait honneur à son titre. Tentaculaire et cyclopéen. Hébergé chez son compatriote Hammer Of Hate, Desolate Shrine n’entretient pourtant aucun rapport avec le Black Metal épuré voire franchement sale, qui a la faveur d’un label accueillant aussi bien Anal Blasphemy, Satanic Warmaster ou Sacrilegious Impalement, quand bien même ses atours ténébreux lui permettent de nouer une proximité, plus spirituelle que musicale, avec l’art noir, tandis que ses traits malfaisants ne pouvaient que lui ouvrir les portes de ce type de structure vouée à l’obscurité démoniaque.

Des compositions fleuves, denses, tendues et gonflées d’un pus malsain définissent un Death Metal aux vertinigineuses ramifications, extrêmement noir dans sa froide brutalité, laquelle s’exprime moins par sa rapidité (quoique "Chaos And Wrath" fonce pied au plancher) que par des aplats rampants, et implacables qui distillent une atmosphère pesante, viciée ("The Brightness Night"). Corollaire de cette architecture écrasante et démesurée dans sa manière de déployer ses tentacules et ce, en dépit d’une durée plutôt raisonnable, Tenebrous Towers a quelque chose d’une descente aux enfers interminable, dont on a l’impression qu’on n’en verra jamais la fin ! Parvenir au bout tient de la gageure, d’autant plus que les Finlandais, contrairement à un Vital Remains dont les derniers assauts ont la fâcheuse tendance à s’essouffler en cours de route, maintiennent une turgescence noire jusqu’aux ultimes mesures de "Burning Devotion".

Aussi à son affaire dans l’arpège malsain (comme lors de l’ouverture de "Born To Lose One’s Away") que dans le riff mortifère, Desolate Shrine signe un album sombre et écrasant qui nous rappelle que le Death Metal ne se limite ni à de la barbaque attirant les mouches à merde ni à des zombies putrides mais peut se montrer aussi – voire plus – méchant que son cousin le Black Metal. Œuvre terrifiante, Tenebrous Towers est un de ces disque qui laisse des cicatrices dans la mémoire et dont on suivra la suite avec un intérêt mêlé d’effroi…

DESOLATE SHRINE

TENEBROUS TOWERS

AUTRE LABEL

DEATH METAL