Avec cette nouvelle chronique, Music Waves vous propose de partir à la découverte d'un groupe existant depuis plus de 30 ans, totalement inconnu et absent jusqu'à ce jour dans nos colonnes, homonyme d'un groupe hongrois bien plus "médiatisé" dans le monde progressif, ceci expliquant peut-être cela.
Et pour ajouter un peu plus à notre confusion relative à cet oubli, le livret splendidement illustré de Kindred Spirit, nous apprend que Solstice est un des groupes préférés de … Steven Wilson, Monsieur Porcupine Tree (entre autres) lui-même, groupe qu'il a découvert au début des années 80 durant son adolescence au cours d'un concert de proximité, et qu'il n'a pas cessé d'apprécier et d'encenser depuis.
Afin donc de réparer cet oubli malencontreux, place maintenant à la découverte de cette double offrande live, laquelle nous propose d'ailleurs un intérêt multiple puisque, une fois n'est pas coutume, le CD propose des titres différents issus de performances plus anciennes, et différents de ceux joués lors de la prestation présente sur le DVD, avec notamment en "bonus-track" non mentionné dans le livret l'improbable Don't Tell Me, bien dans l'esprit festif véhiculé par le groupe dans ses concerts !
Filmé lors du concert célébrant la sortie de leur dernier album studio, Spirit, dans un petit club désormais fermé, et en présence de Steven Wilson, le DVD nous propose une réalisation sobre, bien dans l'esprit intimiste de la performance du groupe, "entre amis". Les changements de plan sont généralement judicieux, et point trop nombreux, permettant ainsi d'apprécier pleinement la performance.
Une seule piste stereo est présente, bien suffisante cependant pour prendre du plaisir à l'écoute et distinguer tous les instruments Acun bonus du genre galerie photo, arrière-plan de PC etc … ne vient garnir inutilement la galette, entièrement consacrée à la musique !
Du coup, deux titres enregistrés en 2010 lors du désormais célèbre festival allemand sur le site de la Loreleï viennent judicieusement compléter la prestation initiale, ce qui permettra de constater que Solstice se trouve bien plus à l'aise dans un cadre restreint que perdus sur une scène immense avec les premiers spectateurs positionnés à 10 mètres !
Musicalement, Solstice propose un progressif au chant féminin, aux ambiances fortement teintées de folk (l'excellent Ducks y est d'ailleurs totalement dédié !) par la grâce du fiddle de Jenny Newman, le groupe étant principalement centré autour de la guitare d'Andy Glass. Cette description rappelle quelque peu Mostly Autumn … mais le parallèle s'arrête là, car Solstice évolue dans des sonorités aux accents blusesy, avec des mélodies et des passages instrumentaux bien plus complexes et moins immédiats que leurs cousins Yorkais.
Si le chant d'Emma Brown se révèle un peu plat, hormis sur le magnifique Oberon's Folly, la complicité évidente entre les autres musiciens ravira sans conteste les amateurs de développements instrumentaux complexes mais pas trop, voire même carrément improvisés (Sky Path West).Tour à tour sombre puis festive, la musique de Solstice marie les contrastes avec bonheur, installant une ambiance propice à la détente.
Surprise du chef, le groupe nous offre même un solo de basse, chose déjà peu courante, mais aussi un solo de batterie sous forme de karaoké … sur fond notamment de samples de Tubular Bells de qui vous savez (Here & Now). Si je m'attendais à cela !
Variant titres anciens et extraits de leur dernier album en date, la performance s'avère vraiment réjouissante à visionner, d'autant que ses acteurs s'exécutent … avec le sourire !
Au final, Kindred Spirits s'avère un objet idéal pour découvrir un groupe injustement méconnu, et procurera à chacun un bon moment festif et musical.