PASCAL BAILLY: Colères Et Envies (HARD ROCK) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Pascal Bailly n’est pas un inconnu, pour les fans de Hard Rock ayant dépassé la quarantaine. En effet, le monsieur s’est fait connaître en tant que chanteur du groupe nantais "Squealer" qui proposa 4 disques à la fin des années 80 avant de disparaître. Un des ses compères de l’époque, Aldo Guatueri (batterie), est d’ailleurs toujours présent à ses côtés.

Un peu à la manière de l’ex Stock, Christophe Marquilly (même si ce dernier n’a quasiment jamais disparu de la scène musicale), Pascal Bailly nous revient avec un album solo. Le parallèle entre les deux artistes ne s’arrête pas là, puisque la couleur musicale de leur disque présente de fortes similitudes en terme de style pratiqué, à savoir une alliance sonore qui évolue aux confluents du Gros Rock, de la variété et du Blues, ce dernier élément étant ici un peu moins présent, au profit de tonalités plus Acdécienne.

Mais là ou le nordiste s’était montré convaincant avec son “Rien N’est Joué“, ici les choses sont bien plus délicates. En effet, dès le premier titre, “Libre“ nous sommes cueillis par une voix à la limite du supportable. Le chant est criard, mal maîtrisé et nous sommes par moments à deux doigts du ridicule.

Si sur “Estelle“, et son intro très typée AC/DC première période, les choses s’améliorent un peu, cela ne suffit tout de même pas à dissiper ce sentiment de gêne. Le constat reste relativement identique avec un “Tourne La Boule“, à la différence près que le morceau est doté d’une belle mélodie et d’une ambiance un peu désabusée qui se révèle très intéressante.

Malheureusement, même lorsque les compositions tiennent la route, ce qui est la plupart du temps le cas, à l’image du tendre “Tout De Moi », de “Laissez-moi M’en Aller“ aux relents de bon Rock Boogie, ou bien du très attachant “Accroche Tes Mots“ et son saxophone du meilleur effet, le résultat peine à convaincre. La faute toujours à ce chant crispant et bien mal assuré.

Et on a beau faire, le constat est toujours le même ; si cet album possède une solide base de compositions carrées et bien construites, les vocaux réduisent tous les efforts à néant. Et il est de fait très difficile de passer outre ce défaut majeur.

Et cela est vraiment dommage car Pascal Bailly, outre un réel talent pour composer des titres efficaces, nous montre également ici qu’il est capable de s’affranchir de son style d’origine pour nous pondre des titres originaux et surprenants. Ainsi avec “Complainte D’un Sentiment De Rien“, peut être le seul titre sur lequel le chant se montre presque convaincant, ou bien le court “Le Bon Coté“, nous sommes conviés à plonger dans des ambiances plus fines et travaillées. Et à chaque fois, ce louable effort de diversification est plutôt réalisé avec bonheur.

Au final, il est réellement décevant que les très bonnes dispositions du bonhomme en matière de composition soient réduites à néant pas un chant qui manque cruellement de maîtrise.

PASCAL BAILLY

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