Non, nous n’allons pas chroniquer un album de la fidèle lieutenant de Luffi de "One Piece". Non, après recherche, Nami s’avère être un groupe en provenance d’Andorre. Même si -à priori- un album Andorran n’a rien d’emballant sur le papier, le fait que la production soit signée Jens Bogren et que la distribution soit assurée par Klonosphère sont des gages de qualité manifestes ! C’est ainsi que les connaisseurs laisseront bien volontiers leurs oreilles entre les mains expertes de connaissances qui nous ont rarement déçu jusqu’à présent…
Après "Awakening from Lethargy" - introduction instrumentale mélancolique - qui navigue dans les eaux tristement troubles d’Agalloch, Nami nous invite à partager un "The Inner Man - Materia" qui oscillerait plutôt dans un registre metal moderne dans lequel excellent les groupes issus du giron Klonosphère élevés sous perfusion d’un biberon aromatisé Gojira…
Par la suite, "The Growing - Earth" nous entraine dans un paysage rappelant clairement Opeth à la différence notable du chant qu’il soit clair plus proche d’un Jonas Renkse (Katatonia) ou extrême proche d’un Corrosive Bob (Symbyosis) avec comme point d’orgue le fabuleusement progressif "Conscience Of The Void (From Oblivion To The Renew) - Water" avec son refrain enchanteur et entêtant. On retiendra également "The Inner Man – Antimatteria" caractérisé par le doux timbre de Roger Andreu qui pourra rappeler Joe Jackson et par son introduction aux frontières du jazz qui mutera en un death progressif rageur…
"Fragile Alignments" est une savante alternance de death mélodique d’obédience Gojira et de death progressif mélancolique estampillé Opeth. La recette a le mérite d’être ambitieuse avec l’écueil propre au genre de paraître décousu par moment au détour de breaks parfois impromptus. Ce qui n’empêche pas "Fragile Alignments" d’être une excellente surprise et d’en attendre beaucoup pour la suite, la maturité aidant à résoudre les quelques défauts que nous qualifierons de jeunesse.