Pendant les trois années qui séparent "Antigen" de "Youniverse", Dynahead a pris le temps de nous concocter un nouveau concept album. La question qui se pose naturellement est de savoir si le combo saura passer le fameux cap du deuxième album et saura ou non concrétiser les espoirs placés en eux après la découverte du premier effort.
Pour l’occasion, nos amis brésiliens de Dynahead nous reviennent avec un "Youniverse" ambitieux au possible. Et de l’ambition, Dynahead n’en manque pas… En effet si le thème évoqué du rapport entre la condition humaine et l’évolution de l’univers est vaste, la musique n’a rien à lui envier. Mais pour autant est-ce que cette ambition rime avec succès ? Parce que des combos aux discours ambitieux et qui se plantent lamentablement, Music Waves en a vu passer un bon paquet tout du long de son existence.
"Ylem" et "Eventide" - avec son break aux accents orientaux - ouvrent sur une trame toute death/thrash progressive avec tout ce que cela comporte de breaks improbables et inattendus et soli empreints d’une technique sans faille… Mais c’est par la suite que le groupe déroutera les plus avertis comme sur l’improbable "Inception" aux accents jazzy mutant dont les refrains pourront rappeler "Shore Serenity" du Pain of Salvation des débuts époque "One Hour by the Concrete Lake". Nous ressortirons tout aussi ébouriffés au contact de titres comme "Way Down Memory Lane", déferlante metal qui finit en apothéose sur un air de bossa nova d’une fraîcheur envoûtante ou encore le metal prog "Circles" fort d’un break flamenco acoustique… La démarche d’une richesse rare s’apparente à celle d’Oceans of Sadness avec tout ce que cela peut comporter de risque, comme celui de paraître décousu pour certains : les innombrables changements de rythme et de style sont autant de possibilités de perdre l’auditeur non averti…
Dynahead alterne titres affolants et d’autres plus accessibles - dans la complexité - dans un style death/thrash progressif plus "conventionnel" ou encore très typé metalcore comme "My Replicator". Quelque soit le style emprunté, la constante est le chant parfait de Caio Duarte, véritable caméléon vocal extrêmement doué. Dans un autre registre, "Unripe One" nous ramènera à la grande époque des guitars heros de l’écurie Shrapnel dans laquelle les talentueux Pablo Vilela et Diego Mafra auraient pu postuler sans rougir.
En clair, "Youniverse" ne déroge pas la règle posée sur "Antigen" d’une musique complexe, fouillée et… riche. Un exercice qui peut s’avérer particulièrement dangereux tant le risque de perdre l’auditeur au détour d’un break, d’un passage est présent à chaque note ! Mais une fois l’animal dompté, "Youniverse" vous procurera un plaisir sans cesse renouvelé…