Très attendu des fans, la reformation d'Accept en 1993 a très rapidement tourné au désastre le plus complet, en 3 albums le groupe a sérieusement entaché son image. Udo Dirkschneider voyant le mauvais vent venir, quitte une nouvelle fois le groupe dès la fin de la tournée" Predator" en 1996, et remonte sonprojet solo pour proposer un 5ème disque studio dès le début de l'année 1997. Il embarque avec lui son ami Stefan Kaufmann comme guitariste. Il a produit les albums précédents d'Udo et jouait de la batterie sur pas mal d'albums d'Accept. Le chanteur allemand ne perd donc pas de temps et semble vouloir faire rapidement oublier cette courte parenthèse avec Accept pour mieux reprendre son chemin et rassurer ses fans.
"Solid", à la pochette montrant un Udo voulant en découdre (pour un résultat assez laid), est en effet la suite logique de ce que Udo avait montré avec ses 4 albums solo, à savoir un savant mélange entre du heavy et des passages plus accrocheurs. Il évite ainsi l'erreur commise avec "Timebomb", bien trop lourd, mais ne retrouve pas pour autant la classe mélodique et métallique de "Faceless World".
"Solid" porte bien son nom : c'est un ‘solide’ disque de heavy germanique avec ses bons moments et ses petites faiblesses. Udo récite parfaitement ses gammes et propose trois excellents titres dignes des grands moments de sa carrière. Ce sont les mid-tempo qui tirent bien leur épingle du jeu. Le premier, "Independance Day", est assez orientée heavy mais a ce côté mélodique et accrocheur qui fait toute la différence. "The Healer" est un morceau plus calme, chanté dans un mode assez doux avec une musique sombre et prenante, bien dans la tradition des titres d'Udo chargés émotionnellement. Enfin, avec "Two Faced Woman", on trouve un titre court et très inspiré, au chant posé, accompagnant une belle mélodie assez rapide, et avec un bon refrain bien dans la tradition du genre.
Le reste, sans être mauvais, est assez banal, avec des titres très classiques comme "The Punisher" ou "Preachers Of The Night" dans une veine très heavy et assez lourde. Le tout reste quand même magnifié par les très bons soli de la paire Graf / Kaufmann qui ne fait pas oublier l'excellent Matthias Dieth mais qui assure ce qu'il faut. Il y a également un peu de remplissage, "Devil's Dice", "Desperate Balls" ou "Hate Stinger" n'apportant rien de bien neuf et semblant sortis d'un même moule de faces B prêt à servir pour compléter un album.
"Solid" n'est pas un disque révolutionnaire, ni même le meilleur de son auteur. Il est honnête et de qualité, et après la catastrophe Accept c'est déjà en soi une bonne nouvelle qu'Udo Dirkschneider puisse encore proposer un heavy germanique agréable à écouter. Udo lance ainsi sa deuxième carrière solo avec efficacité et un savoir-faire certain. Il reste à espérer que cela pourra durer et qu'il saura par la suite nous pondre des disques du niveau de ses premiers.