De quintet sur son précédent album, Soniq Circus se retrouve à quatre, le leader du groupe, Marcus Enochsson, assumant désormais la responsabilité du chant en plus de celle des guitares, et Marco Ledri se substituant à Mathias Beckius aux claviers. Que ceux qui avaient aimé l'opus précédent se rassurent, et que ceux qui ne l'avaient pas apprécié s'inquiètent : Soniq Circus n'en continue pas moins à suivre les traces de leur album éponyme, en nous assénant un rock progressif louchant sur le hard rock et plus rarement le métal.
"Reflections In The Hourglass" mérite pleinement le qualificatif de progressif dans le sens où il y a une nette progression de la qualité des titres au fur et à mesure qu'ils défilent. Ainsi, les trois premiers développent des thèmes musicaux sympathiques, mais conventionnels et sans émotion. La faute notamment à un chant anémique, manquant de puissance et d'originalité. Les compositions quelque peu décousues laissent une impression artificielle, comme si le groupe s'astreignait à suivre un schéma préétabli sans vraiment s'impliquer dans ce qu'il faisait. Enfin, les quelques soli dont Soniq Circus nous gratifient ne sont pas d'une technicité ébouriffante, loin s'en faut.
'Shadow Dance' se démarque des titres précédents en introduisant pour la première fois des passages plus calmes et en s'essayant à quelques effets variés plus originaux. La prise de risque (mineure) n'est cependant pas couronnée de succès, le titre étant notamment plombé par un chant à la limite de la fausseté et s'épuisant en Yeah, yeah, yeah caricaturaux.
Les trois titres suivants s'enchainent, formant une longue suite de plus de vingt minutes, introduite par un agréable solo de piano ('Childbirth') prolongée par l'introduction compacte de 'By The Heartshaped Lake'. S'ensuit une alternance entre passages apaisés et plus lourds, avec une nette prédominance pour ces derniers, le piano, employé avec parcimonie, donnant cependant une touche de légèreté à cette musique parfois trop appuyée. 'Learning To Talk' clôt la trilogie avec un rock nerveux, touffu et symphonique parsemé de voix trafiquées. Enfin 'Outside The Hourglass' termine l'album dans la même veine, les claviers, beaucoup plus présents sur la seconde partie du disque, dotant les harmonies d'une plus grande richesse. Le meilleur titre de l'album.
Soniq Circus s'inscrit dans un rock progressif soutenu, mais sans caractère et sans aspérité, qui oublie, ou ne tente pas, de faire résonner la corde sensible des auditeurs. Il essaye simplement d'être plaisant, et y réussit quelquefois, ce qui n'est déjà pas si mal.