Ce premier album de Silver Lining est assez déroutant car à la première écoute, je n'en avais retenu que les cotés négatifs. Pourtant le rock plutôt néo-progressif de ces lyonnais est à la limite parfois du metal par les riffs de guitare saturée, mais est principalement symphonique avec l'intervention de violons, de piano et d'effets de choeur.
Ce qui m'a déplu de prime abord c'est que la plus grande partie des textes (anglais) est parlée et, si je ne suis pas réfractaire à la narration, je la trouve un tantinet ennuyeuse sur trop de longueur. La voix est apparemment le maillon faible du groupe car les parties chantées manquent de relief et sont parfois à la limite de la justesse. Je dois péciser que le genre récitatif est volontairement employé pour souligner la dimension psychologique des textes (amour perdu, violence, tolérance, etc..). A noter également qu'il s'agit d'un album conceptuel (récit d'heroic fantasy) et que les vocaux y sont confiés à de multiples intervenants.
Ce coté vocal mis à part, tout est positif pour ne pas dire excellent. Les compositions sont puissantes et magistralement interprétées. Le violon omniprésent est exploité à merveille pour donner à la musique des faux airs de classique ou de folk, voir même de jazz-rock. La juxtaposition fréquente de nombreux instruments donne une ampleur symphonique à l'ensemble.
Tous les titres sont bons avec toutefois une mention spéciale pour les plus longs qui se révèlent être, à mon goût, les meilleurs. Ainsi "Opaline", "The inner dragon" et "Finale" sont de véritables pièces symphoniques en plusieurs actes, d'une rare intelligence.
Au final, Silver Lining se révèle être un groupe extrêmement prometteur qui possède un grand son et j'aurais peut-être été jusqu'à 9/10 sans les défauts de voix. A suivre donc, de très près.