Une question a toujours suscité les questionnements : le choix d’un nom pour un groupe. Il semblerait que le nom de groupe Acid Rain soit parmi les plus fameux de la sphère métal progressive puisque pas moins de trois groupes de ce genre musical ont choisit ce titre. Ce sont les Argentins qui nous intéressent aujourd’hui pour la sortie de leur deuxième album Shallow Paradise.
Si pour choisir un nom de groupe les Sud-Américains ne font pas dans l’originalité, il en est de même de la musique proposée. Si Val avait relevé la forte parenté de ce groupe avec la référence absolue Dream Theater dans sa chronique de The Descending Line, Shallow Paradise ne s’émancipe pas d’un iota de son glorieux aïeul. Le titre "Lysergic", pour ne prendre que cet exemple, nous ramène quelques années dans le passé. Rappelez-vous le Dream Theater fin Awake début A Change Of Seasons, avec ses claviers très caractéristiques de Derek Sherinian…Acid Rain a fait son marché dans les archives du métal progressif pour composer son Shallow Paradise. On ne peut pas critiquer la qualité d’exécution, ce serait un comble pour un groupe de métal prog, mais Acid Rain semble ne pas être sortit de son rôle de tribute band de Dream Theater (cf. l’album tribute à DT, Sin City - The Dreams Go On). S’ajoute à ce cruel manque d’originalité un gros handicap en la personne de Sebastian Fernandez, la voix d’Acid Rain, qui s’essaie pour cet album aux cris rageurs ("A Way Out"). Après onze titres et un peu plus de 45 minutes on ne regrette qu’une chose, que Acid Rain ne fut un tribute band de Liquid Tension Experiment…
Comme pour The Descending Line, certains passages sont pourtant plaisants, et les musiciens argentins sont de sacrés techniciens qui savent faire groover le moindre rythme anodin ("Far Away"), mais à l’heure actuelle, c’est bien insuffisant pour pouvoir prétendre à une quelconque reconnaissance. Enfin, quel dommage de ne pas retrouver plus de sonorités locales dans la musique de Acid Rain. Le métal progressif est un style musical qui se prête très bien aux apports traditionnels (cf. Myrath par exemple) et c’est souvent un moyen d’apporter une réelle plus value.
Si Dream Theater n’avait pas été le précurseur que l’on sait, quelle destinée aurait emprunté les Argentins d’Acid Rain? Si l’ambition de ce groupe est de déterrer le Dream Theater ancienne génération et ainsi faire perdurer l’âme d’un groupe que nombres aimeraient entendre de nouveau, alors Acid Rain a du pain sur la planche. A quelques timides moments, Acid Rain semble se détacher de ses références pour nous proposer une musique personnelle et intéressante. Ces instants sont encore trop brefs pour pouvoir vraiment convaincre.