INDICA: Ikuinen Virta (METAL MELODIQUE) : avis / chronique à lire sur Music Waves

C'est en 2001, dans le quartier Nord de la belle ville d'Helsinki, que quatre jeunes musiciennes s'associent sous le nom d'Indica. Leur crédo, un Rock teinté de Pop, facile d'accès et orné d'une touche de violon délivré par sa rousse chanteuse. Puisant son inspiration dans les musiques de films et la musique classique, c'est elle qui compose la majorité des mélodies et des textes. Deux années plus tard, Indica signe chez Sony et se lance dans l'aventure du premier album. "Ikuinen Virta"(rivière éternelle) sort en 2004 et dévoile un groupe possédant une belle identité, ayant pris le pari de chanter dans sa langue maternelle, mais se cherchant encore.

Les appellations Metal et Gothique sont encore assez loin et l'ensemble sonne très Pop/Rock avec une dominance de claviers sur lequel se posent quelques accords de guitares pas méchants pour deux sous. Cette recherche d'identité mêlée à l'effet parfois décousu d'une première production studio accouche de titres comme "Surusilmä" ou "Aaltojen Takaa" (couplets délicats et refrain Rock) qui se déroulent sans surprise ni magie, à l'image d' "Ihmisen Lento" pourtant porté par une guitare folk entrainante mais limite hors-propos dans ce paysage, ou le "Lauluja Paratiisista" symphonique peu inspiré.

Puis, il y a les titres qui portent l'album et qui ont fait, lentement mais surement, la popularité du groupe et le plaisir des demoiselles en faisant grimper les ventes une année plus tard. Et toute la première moitié de l'album s'en ressent. "Saalistaja", rapide et enjoué, ouvre le bal avec le dynamisme qui caractérisera le groupe à l'avenir. "Scarlett", leur premier gros succès, laisse pointer des touches mélancoliques et glacées sur une rythmique entêtante. Ces futures marques de fabrique s'associent au Rock n'Roll dans le titre éponyme qui figurera 6 ans plus tard sur leur premier album en anglais sous le nom de "Scissor, Paper, Rock". Avec une guitare bien mise en avant sur fond de chœurs très symphoniques (on y trouve même l'un des seuls solos de l'album), il décroche rapidement la timbale.

La valse continue avec un des meilleurs moments de cet "Ikuinen Virta", la power ballade nostalgique aux accords assez lourd,"Valehtelen". Une fois encore, on sent tout le potentiel du quatuor et la magie s'empare des mélodies même si la production reste encore assez lisse. "Lasienkeli", dont la ligne de violon mise en avant évoque The Corrs par sa jovialité, aurait pu figurer sur le second album du groupe tant son charme naïf et féerique (rythmique dynamique et voix angélique) le transcende. Après un délicat piano/voix nommé "Onnen Kartano", les filles s'offrent un final de toute beauté (et qui sera repris en clôture de l'album A Way Away en anglais sous le nom d'"Errie Iden"). Sa mélodie cristalline et son instrumentation délicate sont un lit idéal pour le filet de voix de la délicieuse Jonsuu. La mélodie nous entraine même au delà de la fin du titre, dans une mélopée A Capella magnifique. Ce titre reste à ce jour l'un des plus marquants du penchant mystico-romantique du groupe. Sublime !

Bien qu'aucun titre ne soit vraiment mauvais ou inapproprié ici, certains passages manquent encore de piment pour être vraiment mémorables (faute à quelques mélodies trop convenues, à un manque de relief dans la structure et le flot) et la production, manquant de personnalité, pose un vernis trop épais sur l'ensemble. Mais rien que pour les 6 derniers titres évoqués et afin de posséder une trace des premiers pas du groupe, cet album mérite sa place dans votre CDthèque, parmi ses ainés.

Ndla : Sachez qu'il est plus facile de se le procurer aujourd'hui dans un coffret l'associant à "Kadonnut Puutarha", album de 2007, ceux-ci étant les albums les moins "célèbres" (et donc vendus) du groupe à ce jour.

INDICA

IKUINEN VIRTA

SONY BMG

METAL MELODIQUE