Tout parfaitement huilé qu'il est, ce nouvel album de Stan Bush ne rend pas tellement service à l'AOR. A ses si nombreux détracteurs, par contre...
Le chanteur américain semble en effet respecter parfaitement le moule du hard gentil apparu à la fin des années 70. Mais pire, même les amateurs risquent de ne voir avec "shine" qu'un album sans inspiration, récitant les recettes éprouvées. Ici, pas un refrain, pas un riff ou un arrangement de claviers, pas une intonation à l'entrée d'un couplet qu'on n'ait déjà entendu.
Ce qui sauve l'album, c'est le savoir-faire. Contrairement à certains petits artisans (cf Danny Danzi), Stan Bush a pu s'offrir la crème des musiciens de studio, Tim Pierce et Matt Bissonette en tête. Du coup cette galette sonne, et les chansons bénéficient d'écrins chromés. L'ensemble semble par contre baigner dans la mollesse.
Au-delà du semi-échec artistique du disque, on peut s'interroger sur la politique de Frontiers, qui pousse un certain nombre d'artistes et de groupes, en particulier lors des reformations, à reproduire le son d'hier.
Reste pour Bush les points forts de toujours : une voix typiquement yankee avec son voile eraillé et sa conviction saine, et ce rock positif qui semblait, en d'autres temps, façonné pour les radios FM.