L’énergie est certainement la principale qualité de Tokyo Blade. En effet, les Britanniques ne se démarquent pas réellement de leurs concurrents par la qualité et l’originalité de leurs compositions ou par leur maîtrise technique. Non, ce qui fait que Tokyo Blade a acquis une certaine renommé tient plutôt au fait que leur musique dégage une énergie et une fougue assez remarquable. Ce troisième album (ou second si l’on considère que "Midnight Rendez-vous" n’est grosso modo que la version US de leur 1er album), peut d’ailleurs en témoigner.
Les riffs accrocheurs et les chœurs entrainants sont légions. Et des morceaux tels que "The Night Of The Blade", "Someone To Love" ou "Unleash The Beast" nous plongent avec délectation dans un Heavy Metal classique et de qualité. Les influences liées à Iron Maiden sont toujours présentes, mais elles se mêlent désormais avec des ambiances plus proches de l’esprit de Def Leppard. Et si le groupe ne parvient pas tout à fait à rivaliser avec les productions de l’époque de ses deux homologues, le fossé est assez réduit. Les parties de guitares sont très réussies comme en témoignent "Dead Of The Night" et "Warrior Of The Rising Sun".
Sans être exceptionnel, le chant de Vic Wright est bien plus puissant (professionnel ?) que celui d’Alan Marsh, son prédécesseur, dont les chœurs sont toujours présents sur l’album. En effet, le nouveau chanteur venait tout juste d’arriver dans le groupe. L’album étant alors quasiment achevé, Wright se contenta de réenregistrer les pistes de chant. Sa contribution à l’amélioration du niveau du groupe est cependant indéniable et apparait de manière claire lorsque l’on écoute "Night Of The Blade... The Night Before", la version enregistrée avec Alan Marsh, leur premier chanteur.
Avec "Love Struck", le groupe dispose même d’un hit en puissance, ce morceau possédant un sens de la mélodie et une efficacité indéniable. Malheureusement, le pic de créativité que Tokyo Blade atteint ici, s’apparente un peu à un feu de paille, et le groupe, englué dans d’incessants changements de line-up n’a pas su confirmer par la suite les espoirs que pouvaient faire naître ce bon album. Il n’en reste pas moins que ce court (34 minutes !) "Night Of The Blade", est un excellent et réjouissant témoignage de la fraicheur qui se dégageait du Heavy Metal dans les années 80.