|
|
|
|
"Virage wilsonnien pour Akerfeldt dans cet "Heritage" qui inaugure une nouvelle ère pour Opeth."
|
3/5
|
|
|
Heritage est peut être l’album d’Opeth qui a fait couler le plus d’encre, et ceci dès que les premières informations sur ce disque ont été connues. Abandon total des vocaux death, mythologie autour de la pochette, orientation plus seventies de la musique, départs de Per Wiberg… Les discussions sont nombreuses et les mouvements importants pour un seul groupe et un seul album. Si Opeth a toujours su faire évoluer sa musique avec génie, et Watershed est le dernier album à le démontrer, Heritage marque une rupture franche avec le reste de la discographie des suédois, tout en gardant l’estampille Akerfeldt.
Heritage, le dixième album d’Opeth, a été enregistré à Stockholm et a pour particularité d'avoir été produit comme on le faisait dans les années 70 pour conserver toute la chaleur des instrumentations (dixit Akerfeldt). Pour parvenir à ce résultat, une multitude d’instruments d’époque ont été utilisés. L’évolution qui guide le groupe vers plus d’authenticité se retrouve jusque dans les guitares utilisées pour cet album, des Fender Stratocaster pour accompagner les PRS des derniers albums. Le résultat est un son très épuré et très chaud, comparé au rendu très clinique et froid des précédents albums du groupe. Outre ces caractéristiques, l'album pourra aussi surprendre par son contenu musical assez expérimental, mélangeant progressif et hard rock 70’s, rock psychédélique, jazz et folk.
Heritage est l’expression de la totale liberté d’écriture et du vagabondage d’Akerfeldt. Les morceaux qui résument à eux seuls cet album sont "Famine" et "Folklore". En un peu plus de huit minutes ces titres condensent le pire et le meilleur, à l’image du disque dans sa grande majorité. Les cassures se succèdent avec un manque cruel de cohérence, et l’on passe d’une introduction aux percussions d’Alex Acuna à un piano seul et tranquille sur lequel Akerfeldt pose une voix timide ("Famine"). Les parties électriques, parfois lourdes, se voient succédées par des moments plus calmes, psychédéliques et parfois ennuyeux. Les bonnes idées sont ajoutées les unes aux autres sans se soucier de lier le tout. La grandiloquence est parfaitement mise en valeur à la fin de "Folklore" mais il aura fallu passer par beaucoup d’expérimentations pour parvenir à ce beau passage. Plusieurs titres souffrent ainsi de ce manque de liant comme "I Feel The Dark" ou "Nepenth". D’autres sont assez directs et très marqués par le hard rock des seventies tel "Slither", hommage à Dio.
Les deux titres les plus réussis sont "The Devil’s Orchard" (et son superbe solo) et "The Lines In My Hand" qui offrent un développement très progressif et une véritable qualité d’écriture autant dans la virtuosité que sur les mélodies. On en vient ainsi aux points très positifs de l’album, à savoir un son très agréable qui met en valeur la section rythmique exceptionnelle d’Opeth et le chant clair d’Akerfeldt qui a beaucoup progressé. Si l’orientation peut surprendre aux premières écoutes, on retrouve de forts éléments opethiens dans ce disque. Les riffs, les parties instrumentales et acoustiques que l’on croirait issues de Damnation et les textes très noirs d’Akerfeldt sont autant de références à la signature musicale du suédois.
Heritage n’est pas un titre de disque choisi au hasard. Il incarne la volonté d’Akerfeldt de rendre hommage à ses inspirations et de se nourrir de cet atavisme, auquel il tient tant, pour orienter sa musique. Steven Wilson, qui a mixé l’album, n’est peut être pas étranger à ce changement. Connaissant la complicité artistique et fraternelle entre les deux hommes on peut formuler une hypothèse. Steven Wilson et Akerfeldt sont en pleine période d’écriture d’un disque commun, Wilson sort de mixages des premiers albums de King Crimson et vient de sortir un double album très jazz atmo-progressif 70’s… L’environnement actuel des deux musiciens est loin du métal progressif des années 2000.
Akerfeldt sentait qu’un album de plus dans la veine des précédents albums serait le disque de trop. Il a considéré que tout avait été dit pour l’instant dans cette direction et que la maturité lui permettait, enfin, d’explorer les territoires musicaux gravés sur ce nouveau disque. Pour l’auditeur, il faudra peut être un certain temps pour s’accoutumer à ce nouveau Opeth mais la signature du groupe et la qualité de certains titres sont clairement des signes positifs. Avec une certaine malice, non dénuée d’un fond de vérité, on peut affirmer que ce premier album d’Opeth est fort encourageant et que nous attendrons l’album de la confirmation.
Plus d'information sur
http://www.opeth.com
LISTE DES PISTES:
01. Heritage-02:05 02. The Devil's Orchard-06:40 03. I Feel The Dark-06:37 04. Slither-04:00 05. Nepenthe-05:37 06. Häxprocess-06:58 07. Famine-08:32 08. The Lines In My Hand-03:49 09. Folklore-08:17 10. Marrow Of The Earth-04:19
FORMATION:
Fredrik Åkesson: Guitares Martin Axenrot: Batterie Martin Mendez: Basse Mikael Akerfeld: Chant / Guitares / Basse Per Wiberg: Claviers
|
|
|
|
(5) AVIS DES LECTEURS
|
|
|
|
|
|
|
Remarquable album, je me suis inscrit sur Music Waves rien que pour poster un avis sur cet album (mais je ne me gênerai pas pour en poster d'autres!!). Rien de décousu comme dit auparavant dans cet opus, qui est le premier que j'écoute de ce groupe. Les beuglements death c'était pas pour moi; et là heureusement il n'y en a pas. La musique est superbe, variée, inventive, et honore pleinement les groupes auquel elle rend hommage, c'est à dire en vrac Deep Purple, King Crimson, Jethro Tull, The Doors. C'est tout bonnement un album pour moi incontournable qui me marque d'ores et déjà comme m'ont marqué Aqualung, In rock, In the court of the crimson king, etc........... C'est bourré de feeling, de talent, et aussi d'inventivité, ce qui n'étais pas évident vu cet envie de rendre hommage. Comme quoi on peut aussi en rendant hommage, être talentueux et aussi original.
|
|
|
|
|
Voici un groupe bien surprenant ! Après avoir produit nombre de disques de metal/prog/death d’excellente facture, sort en 2003 un Damnation plutôt tranquille et moelleux (voire mellotroneux !!) et en 2008 un Watershed magnifiquement éclectique et décoiffant. Mikael Akerfelt le leader maximo du groupe est très pote avec Steven Wilson le leader maximo de Porcupine Tree qui a récemment déclaré avoir fait le tour du genre Heavy Metal lequel genre se trouverait actuellement dans une impasse (trop de groupes qui font la même chose avec le même son….)…. Déclaration qui laisse peut-être entrevoir une nouvelle orientation pour Porcupine Tree, sauf si SW va jusqu’au bout de son raisonnement et nous propose une recréation de ce style…. Un challenge ?! Donc pour l’opus qui nous intéresse on a un parti-pris seventies assumé par les musiciens (même la pochette donne envie d’acquérir le disque au format 33 T et le style chevelu/moustachu/barbu des musiciens colle à l’époque de façon troublante !).objectif : un son « Hérité » du début des années 70. On peut dire que l’objectif est totalement atteint : jamais un groupe n’a sonné aussi « analogique » depuis ces années-là ! Un excellent travail de mixage sur tous les instruments de la part du duo MA/SW. Bon la démarche n’est pas franchement nouvelle. Des groupes comme Anekdoten, The Flower Kings, The Tangent, Elbow et plus récemment Pain of Salvation sont habitués de sonorités vintage. Opeth a d’ailleurs souvent inclus du mellotron, du farfisa, du wurtlizer et du hammond dans ses tueries metal. En l’espèce on pourrait se demander si ce qui est pratiquement indispensable dans des styles plus « roots » (blues, blues rock qui ne peuvent être authentiques qu’avec des amplis à lampes et des instruments « d’époque » ) n’est pas un non-sens dans la musique progressive, voire une négation de ce style, qui par nature va de l’avant ? Ma génération (la cinquantaine/soixantaine) a été élevée à ce genre de sonorités et la plupart d’entre ceux qui écoutaient de la bonne musique en 1970 (Deep Purple, Les Zeppelin, King Crimson, Gentle Giant, Uriah Heep, Jethro Tull, The Doors, Blue Oyster Cult, Black Sabbath….etc…), celle dont se prévaut ici Opeth en terme d’ »Heritage », et bien ces vieux bougres ont conservé ces œuvres en 33 tours et ils se les repassent souvent !! Donc voilà : acquérir un disque comme celui-ci nous fait baigner dans un univers sonore qu’on aime bien sûr, mais qui finalement ne nous surprend pas vraiment. C’est très évident pour Anekdoten avec une certaine monochromie de leurs disques malgré une créativité indiscutable, mais c’est le cas là aussi : rien de neuf vient chatouiller une vieille oreille ! Ceci n’empêche bien évidemment pas la créativité de s ‘exprimer et j’affirme d’emblée que ce disque est excellent. Il évoque seulement les groupes sus-cités sans les plagier d’aucune façon. Mais le contexte sonore est forcément d’emblée limité par le concept vintage. Ensuite, est-ce qu’un public plus jeune va adhérer à cette démarche ? Public qui a un peu de mal avec le prog mais qui suit Dream Theater et Porcupine Tree… Espérons que oui, pour l’avenir de ce fabuleux groupe qui a probablement ici définitivement perdu son public « metallisant ». Voilà pour la philosophie musicologique, à mon humble niveau ! La discussion est ouverte…
La touche Opeth est immédiatement reconnaissable dès les premières mesures de piano. MA est à n’en pas douter un génie créateur qui a sa marque de fabrique, ce n’est pas donné à tout le monde. On retrouve donc les accords d’enfer, les harmonies parfois dissonantes et la belle voix de MA qui font l’empreinte unique d’Opeth. La musique est belle et respire dans des passages atmosphériques et acoustiques folklo/médiévo/gothiques, l’empreinte du groupe encore. Des musiciens excellents qui ne se perdent pas dans des soli interminables. Sans entrer dans le détail il y a aussi des passages qui décoiffent bien, style bon vieux hard-rock comme on disait quand j’avais encore des cheveux sur le crâne… Vintage oblige, finis le chant death, la double pédale, les chinese et le shredding, l’esprit seventies est ressuscité du début à la fin de l’œuvre. Aucun ennui dans ce disque le propos est cohérent, le discours musical est sombre comme les paroles. Tout se laisse déguster dans un bon vieux fauteuil en osier en fumant de l’afghane (non là je déconne !!!). Je mets quand même cet opus un cran au-dessous de Watershed qui par sa densité m’a vraiment transporté (nonobstant les passages de chant death qui sont pas ma tasse de thé). Ici aussi tout est de facture excellente et certains passages me mettent en lévitation comme la sauvage intro de The devil’s occhard, celle furieuse de Slither et le finale sublime de Folklore. Bien, voici un excellent disque malgré mes réserves sur l’avenir d’une telle démarche que je qualifierai de « retroprog » et gageons que Mister Akerfelt saura encore nous surprendre dans le prochain opus. Opeth, un groupe passionnant quand même !
|
|
|
|
|
Je suis à mi-chemin entre les avis de Lynott et de Mr Blue. Rien n'est vraiment désagréable et l'absence de voix death est un soulagement en ce qui me concerne. Mais de là à dire qu'Opeth arrive à me convaincre dans ce registre est une autre affaire. Du métal puissant, mais bof, de l'atmosphérique bien noir, mais ennuyeux, du hard rock nerveux, mais pas exceptionnel, un peu de jazz rock, un peu de King Crimson période Discipline, bref, un peu de tout pas mal mais sans plus. Je suis à mi-chemin entre les avis de Lynott et de Mr Blue, donc (8+4)/2 = 6.
|
|
|
|
|
Voir les 5 avis des lecteurs
|
Haut de page
|
|
|
(0) COMMENTAIRE(S)
|
|
|
|
|
|
|
LECTEURS:
3.6/5 (15 avis)
|
STAFF:
2.7/5 (12 avis)
|
|
|
|
|
|
EN RELATION AVEC OPETH
|
|
|
|
|
DERNIERE INTERVIEW
OPETH (03 SEPTEMBRE 2024)
|
Opeth est de retour avec un nouvel album et quel album ! Un concept autour de l'héritage d'un patriarche stérile et cruel illustré par le retour des tant attendus growls !
|
|
|
|
|
|
AUTRES CHRONIQUES
|
|
|
|
ECOUTE EN STREAMING
|
|
|
|
AUTRE(S) CHRONIQUES CONCERNANT OPETH
|
|