Remora est le groupe du multi-instrumentiste Brian John Mitchell (par la même occasion le patron de son label Silber Records) dont "Scars Bring Hope" est le dernier rejeton. Ce prolifique personnage traîne ses guêtres musicales depuis plus de 15 ans sur la scène internationale. Cet homme a des idées plein la tête et tente une fois de plus de nous en faire part.
Les développements créatifs de Remora se font sur une base musicale assez sombre et minimaliste avec très peu de variations sur laquelle se pose une voix monocorde à l’image des groupes qui fourbissaient sur la planète de l’Electronic Body Music dans les années 80 (The Neon Judgement par exemple).
Hormis "My Brother's Guns And Knives" très Touching Pop (mouvement dont Asylum Party fût une des figures de proue) et "The Future of Man" proche de ce qu’a pu livrer Pineapple Thief sur "Variations On A Dream", les titres portent un fardeau lourd en terme de musicalité puisqu’une grande majorité de ceux-ci sont empreint d’une sensibilité dark avec de temps en temps des touches ambiantes très proches de l’improvisation (le titre de clôture "Angel Falling Through Water"). Le titre inaugural "Awake Arise" est basée sur une note au son vintage prolongé par un "Let Me Die With A Coin In My Pocket" teintée d’une sensibilité post rock évidente. Malgré cela, il est difficile d’accrocher à ce disque si l’auditeur n’a pas une approche déjà habituelle du mouvement dans lequel évolue Remora.
Amateurs de groupes tels que Swans, adorateurs d’ambiances dark minimalistes sans construction musicale prise de tête, jetez vous sur ce disque qui vous ravira sûrement. Pour celui qui aime les titres à tiroirs du progressif sous toutes ses formes ou le rock bien construit toutes périodes confondus ce "Scars Bring Hope" n’apportera rien. Alors, bien sûr la sensibilité de Brian John Mitchell rayonnera une fois de plus auprès de ses aficionados mais je crains que cette aura ne se confine une fois de plus qu'à une infirme partie de notre lectorat.