Seulement un an après Rising, Rainbow suit le mouvement général et se frotte à l'enregistrement public. Blackmore se laisse tenter en espérant peut-être rééditer le succès commercial du "Made In Japan" qu'il a connu avec Deep Purple.
En tout cas, on peut se questionner sur l'opportunité de cette sortie pour le moins prématurée. Il est vrai que Rainbow ne compte que deux albums à son actif et cela parait bien maigre pour remplir ce qui était un double album à sa sortie.
La réponse, il faut l'écouter:
Les lives d'aujourd'hui sont le plus souvent des reproductions, les plus parfaites possibles, de ce que l'on trouve dans les albums studio. A l'opposé, ceux des années 70 étaient une manière de laisser le groupe s'exprimer librement au travers de sa musique.
Improvisations et réarrangements étaient monnaie courante et chaque concert était un vrai moment privilegié et unique que l'on ne pouvait jamais revoir à l'identique.
C'est le cas de On Stage, avec ses breaks inatendus et ses rallonges jouissives (Catch the Rainbow passe de 6:36 à 15:35 minutes) ; aucun morceau ne ressemble au format originel.
En plus, Rainbow offrait à son public une nouveauté qui ne paraîtrait que dans l'album suivant. Ah c'est sur, le marketing n'avait pas encore réduit les qualités artistiques des groupes !
Evidemment, c'est Blackmore qui se taille la part du lion dans ses improvisations mais rappelons qu'il avait déjà cette aura si particulière et le public n'en attendait pas moins. D'ailleurs il se permet même de reprendre Mistreated, sympathique cadeau pour les fans de Purple, certainement très nombreux sur cette tournée.
Un seul regret, l'album Rising est en retrait et à part Starstruck, et encore en medley, point de morceaux de ce sublime album. On aurait aimé entendre au moins le monstrueux Stargazer.
Mais ne boudons pas notre plaisir. On Stage est un enchantement et l'on en vient à vraiment regretter de n'être pas assez vieux pour avoir eu la chance d'assister à ce genre de concerts mythiques. Une belle leçon de liberté musicale représentative d'une époque à laquelle les majors étaient aux services des artistes et non l'inverse...