Même si XYZ n’a jamais réellement disparu du paysage musical, son leader Terry Ilous ressuscitant régulièrement le combo à l’occasion de concerts et autres hommages, peu auraient misé sur un retour discographique 12 après le très bon "Hungry" et alors que Marc Diglio et Pat Fontaine ne font plus parti du quatuor depuis de nombreuses années. Pourtant, en compagnie du fidèle Paul Monroe à la batterie, et épaulé des deux pointures que sont JK Northrup (Billy Thorpe, King Cobra, Shortino/Northrup, Cage…) à la guitare et Sean McNabb (Quiet Riot, House Of Lords, Great White…) à la basse, le chanteur franco-américain, poussé par le désir de rendre hommage à son père et à son fils, tous les deux disparus, nous offre ce "Letter To God" que nous n’espérions plus.
Composé de titres non utilisés sur les 2 premiers albums, d’autres présentés sous forme de démo à l’occasion du "Take What You Can… Live", de relectures d’anciens morceaux et de nouvelles compositions, ce nouvel opus ne souffre cependant pas de l’éparpillement que nous aurions pu craindre, et réussi le difficile exercice consistant à jumeler évolution et continuité. La production reste puissante mais bénéficie d’un côté roots en parfaite adéquation avec une orientation évidente vers Led Zeppelin, sans que cette dernière ne soit outrancière. Des titres tels que "Rainy Day" ou "Tell Me" sont plus de magnifiques hommages au dirigeable que de pâles imitations, Ilous se fendant de superbes interprétations dignes de Robert Plant.
L’ambiance est essentiellement sombre en raison des motivations du chanteur/leader, celui-ci traduisant la colère et l’incompréhension provoquées par la perte de son fils sur le vindicatif "Letter To God", ou rendant un hommage tout en délicatesse à son père sur la ballade semi-acoustique "All I’m Asking" gorgée d’émotion. Au milieu de titres à la puissance syncopée ("What’s On Your Mind") ou à la lourdeur hypnotisante ("Touch The Sky"), XYZ nous offre quelques respirations avec l’émouvante ballade "Deny", ou quelques accélérations au dynamisme bienvenu tel qu’un "Burn It Up" accrocheur et donnant l’occasion à Northrup et McNabb de rappeler au passage qu’ils sont de sacrés clients à leurs instruments respectifs. Enfin, si nous regretterons la relecture sans véritable intérêt du "What Keeps Me Loving You" du premier album éponyme, celle de "Inside Out" tiré du même opus se voit quant à elle superbement enrichie d’atours Zeppeliniens.
C’est donc une belle surprise que ce "Letter To God" chargé d’émotion et réussissant parfaitement à se montrer d’actualité sans perdre une identité affirmée de presque 15 ans. Souhaitons à Ilous qu’il ne lui faille pas traverser de nouvelles tristes épreuves pour nous offrir un nouvel opus de ce niveau.