Groupe mythique de la scène Canterbury, Soft Machine nous offre pour son troisième album, une musique progressivo-psychélique orientée vers le Jazz. Ce double album (sortie en simple sur CD), comprend 4 morceaux d'environ 20 minutes chacun.
Facelift le titre d'ouverture enregistré en public en 1970, est très représentatif de l'ensemble de Third. Le son typé 70's et les nombreuses dissonances nous rappellent que l'époque poussait d'avantage les groupes à l'introspection et à l'expérimentation (voir l'improvisation) qu'aujourd'hui.
On découvre la voix de Robert Wyatt (batteur) sur Moon In June. Cette composition très réussie à la mélodie accessible, nous fait découvrir une nouvelle facette de Soft Machine. On notera ici l'énorme travail du bassiste (Hugh Hopper) qui offre à ce titre un vrai plaisir d'écoute.
Avec Out-Bloody-Rageous qui clôture l'album, on retombe dans du Jazz-rock psychédélique pouvant sembler rébarbatif. Les (trop) longs chorus de clavier et de saxophone donnent une dimension jazz qui n'a plus grand chose à voir avec le rock progressif. Pourtant, certains passages très agréables ont le mérite d'illustrer parfaitement l'ouverture d'esprit des musiciens.
La longue carrière de Soft Machine est parsemée de perles qui raviront les amateurs de psychédélisme jazzy. Third, retiendra notre attention pour son sympathique Moon In June, qui dévoile l'univers si particulier de Robert Wyatt dans un titre assez progressif 70's.
Cet album s'écoute donc sous certaines conditions et demande une liberté intellectuelle ou un état second pour être apprécié à sa juste valeur. La qualité des musiciens est trop souvent exploitée sur des "improvisations" alors qu'on aurait préféré des morceaux plus construits. Les amateurs de Jazz-rock préfèreront sans doute Mahavishnu Orchestra ou Weather Report, beaucoup moins "free" et largement aussi bons techniquement mais moins psychédéliques.