Travailleur infatigable, le guitariste allemand dont le groupe porte son nom est déjà de retour un an après son 14ème album studio, The Crest. Mais cette fois il ne s'agit pas d'un nouveau disque studio mais d'une compilation. Elle fait suite au troisième volet sorti en 2004 et est devenu un incontournable pour Rudi Pell et ses fans. Ce nouveau volet propose 13 titres dont 10 ballades proposées sur les 4 derniers disques en date sortis entre 2006 et 2010 auxquels s'ajoutent trois nouvelles chansons.
Le disque a la bonne idée de commencer avec les 3 inédits dont 2 reprises. Si "When The Wild Waters Flow" est une ballade typique de Pell et du heavy allemand, les reprises sont bien plus intéressantes. On trouve ainsi une version piano et orchestrale du "Holy Diver" de Ronnie James Dio qui devient une superbe ballade hommage assez poignante et parfaitement chantée par un Johnny Gioeli plein de classe et de feeling. Enfin, la partie inédite s'achève avec la reprise respectueuse "Hallelujah" de Leonard Cohen qui, s'il elle a déjà repris maintes fois, s'écoute ic avec un certain plaisir.
S'ensuivent donc les 10 ballades tirées du répertoire du groupe avec des chansons extraites de "Diamonds Unlocked (2007) qui voyait les allemands s'attaquer au classique exercice du disque de reprises. On en retrouve 3 dont le "Love Gun" de Kiss dans une version piano/voix très réussie et assez éloignée de l'originale et le tube absolu de Phil Collins, "In The Air Tonight" dans une version très longue faisant la part belle à la guitare de Rudy Pell mais en gardant la trame mélodique et vocale de l'originale.
Enfin les ballades écrites par Pell sont agréables à écouter même si elles sont un peu toutes tirées du même moule. On reconnaitra quand même au guitariste un sacré sens de la mélodie qui fait mouche et du solo larmoyant classique, pas loin d'un Gary Moore. "Northern Ligths", "Touching My Soul", "Glory Night" et "No Chance To Live" sauront ainsi toucher le cœur des amateurs du genre et des métalleux le plus tendres tant elles regorgent d'émotions et de feeling sans oublier "Noblesse Oblige" et "Haunted Castle Serenade", deux très beaux instrumentaux inspirés du classique qui permettent à Pell de briller de mille feux et de rappeler qu'il reste l'un des tout meilleurs guitaristes de heavy mélodique et cela sans surenchère technique inutile.
"The Ballads IV" est donc comme toute compilation un exercice plutôt destiné aux fans et finalement assez inutile pour les autres. Mais elle reste de qualité et démontre le talent artistique et mélodique d'un groupe et de son guitariste qui restent malheureusement peu reconnus dans la grande communauté métallique.