Contrairement à ce que l’écoute de "Inner Whispers" pourrait laisser penser, In The Divine Machine est bien un groupe français. Pourtant, que ce soit au regard de leur son résolument Rock qui renvoi aux 3Doors Down ou à Skunk Anansie, ou bien au regard des vocaux de Tara qui ne laissent rien transparaître quand à l’origine marseillaise de son auteur, le groupe possède une identité musicale très crédible qui le situe dans un univers Rock anglo-saxon, spontané et teinté d’une légère dose de mélancolie. Une très belle voix donc, légèrement empreinte de tristesse, et des parties de guitares passant allègrement de sonorités très fines à des passages plus rugueux avec la même aisance.
Il est clair que l’originalité n’est pas toujours au rendez-vous, et on se surprend parfois à penser à Jeff Buckley ("My Fears"), aux Electric Boys ("Inner Whispers"), ou bien à Pearl Jam ("Warchild")… Mais globalement ses parallèles ne polluent pas le plaisir simple que procure ce disque sans fioritures. Attention, n’allez pas croire pour autant que In The Divine Machine donne dans le pub Rock. Ce n’est absolument pas le cas et certaines pièces sont même assez travaillées à l’image d’un "Will You Be There" qui, sans verser dans le progressif, donne résolument à écouter une palette de climats et d’arrangements très variés et intéressants.
On passe ainsi allègrement de l’épuré "Judgement Day" à un "Stupid" foncièrement Hard Rock, sans que notre airbag ne se déclenche. Le groupe nous emmenant avec lui tout en douceur, sans à-coup, avec en point de mire le très touchant "Angel Suicide". L’accent est indéniablement mis sur l’émotion, la technique n’étant clairement qu’un outil au service de cette recherche musicale qui porte le groupe vers des horizons aussi variés que le Métal, le Rock acoustique, le Rock seventies, avec toujours un accent très fort porté sur la sensibilité, les ambiances.
Mais au-delà de ce travail sur les ambiances, la musique des Marseillais s’écoule naturellement et plonge ses racines Rock dans nos oreilles avec une aisance assez déconcertante. La qualité du son et son identité anglo-saxonne très crédible en sont certainement les principales raisons. En effet, bien que ce "Inner Whispers" soit un album autoproduit, il n’a rien a envier en termes de professionnalisme à des produits bien plus « internationaux » et exposés médiatiquement.
Cette qualité générale, ainsi que la sincérité qui semble animer ces 4 musiciens sont autant d’atouts qui doivent permettre à In The Divine Machine de passer outre une identité musicale un peu difficile à cerner. Sans être bouleversant, ce "Inner Whispers" nous propose une voyage très agréable, qui ne fait que se bonifier avec le temps d’écoute.